Ils établirent le soir même leur campement à Dol Baran, dernière colline au sud des Monts Brumeux, aux pieds verts, couronnée de bruyère. Les flancs du vallon étaient couverts de fougères, fanées de l'année précédente, parmi lesquelles les nouvelles pousses du printemps commençaient tout juste à sortir de terre. C'est là, sur les berges basses qu'ils établirent leur campement dans la nuit.
Assis autour du feu, Gimli racontait à grands gestes le récit de la bataille de For le Cor, Legolas lui rappelant avec le sourire qu'il n'avait pas participé à la charge finale, le nain rétorquant qu'il avait été tout aussi honoré de remettre en service un cor aussi célèbre que celui de la forteresse.
N'écoutant que d'une oreille, Fern regardait le feu de camp, le reflet dansant des flammes dans les yeux.
"...quand soudainement, une explosion comme je n'en avais jamais entendu ! Et le mur mes amis, le mur d'enceinte qui vole en éclat comme s'il s'agissait de bois !"
Fern releva la tête à temps pour voir Legolas hocher la tête.
"Je ne sais par quelle sorcellerie Saroumane a réussi à faire cela, mais je prie pour que ce sort ait disparu avec lui."
Fern se figea en entendant ces mots, les paroles prononcées par Saroumane plus tôt se rappelant à sa mémoire...
"... peut-être vas-tu enfin voir raison et me rejoindre? Après tout, il me faut reconnaître que sans ton aide, je n'aurais pu parvenir à un tel résultat au gouffre de Helm..."
Il serra les dents, ses doigts se refermant sur le papier dans l'une de ses poches. Le papier qu'il avait récupéré sur le bureau de Saroumane. Les yeux au sol, il lui semblait qu'un étau s'était resserré autour de sa poitrine, l'empêchant de respirer. Un grondement sourd sortit de sa gorge. Putain de merde!
Legolas, Gimli, Nox et les hobbits se tournèrent vers lui, intrigués. Ah, il avait dû jurer à voix haute. Sans les regarder, la main tremblante, il sortit le papier de sa poche.
Il murmura. "Ce n'était pas un sort. Simplement une réaction chimique au contact du feu. De là où... Loin d'ici, son utilisation est chose courante."
Il ne quitta pas le foyer des yeux, refusant de voir l'expression horrifiée de leurs visages.
"Heureusement, de telles armes n'existent pas en Terre du Milieu, du moins, pas à ma connaissance. Seul Saroumane en possédait la formule à cause de... ses manipulations."
Il leur montra le bout de papier, avant de le jeter dans le feu, et de regarder les flamme le consumer en un instant.
"J'ai récupéré ça dans son atelier. Avec sa mort et ce papier détruit, plus personne en Terre du Milieu ne devrait savoir comment l'utiliser, à l'exception de Gandalf, peut-être. Et la personne qui lui avait donné en premier lieu ne commettra pas deux fois la même erreur. Malheureusement, il se peut qu'un jour, quelqu'un parvienne à en recréer les effets..."
Distraitement, les yeux toujours perdus dans les flammes, il porta une main à son torse, sa cicatrice brûlant sous ses doigts. Ainsi que le phosphore blanc. Une vague de culpabilité le frappa. Il fronça les sourcils. Bon sang, combien sont morts sous les débris de ce mur d'enceinte? Sans un mot, il se leva et s'éloigna du reste du groupe, se dirigeant vers les chevaux. Rain et Rafale relevèrent brièvement la tête à son approche, avant de se remettre à brouter. Perdu dans ses pensées, le loup laissa courir ses doigts dans la crinière de la jument en murmurant.
Ar sindarnóriello caita mornië,
Ar ilyë tier unduláve lumbulë...
Il prit une inspiration en essayant de ravaler la culpabilité qui le tenait à la gorge, avant de s'asseoir sur un rondin de bois. Un bruit creux lui fit porter les yeux à sa ceinture. A celle-ci pendait la flasque offerte par Sylvebarbe. Fais en bon usage. Puisses-tu retrouver ce que tu as perdu. Qu'a-t-il voulu dire par là? En faire bon usage... Il soupira en se prenant la tête entre les mains, les yeux fermés.
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Un ciel étoilé
FanficIl ne savait pas ce qu'il s'était passé. Il devait être mort. Il aurait dû l'être en tout cas. Pourquoi ? Il ne savait pas. Est ce que quelqu'un le savais au moins? Les elfes ? Le magicien ? Dans quelle merde je me suis encore fourré moi...