Accrochés aux épaules de Sylvebarbe, Merry et Pippin regardèrent l'armée d'Ents rassemblée autour d'eux. A l'arrière, les arbres mêmes de Fangorn semblaient suivre la marche. Fern marchait à côté d'eux, son regard glacial leur donnant la chair de poule. Ce n'était plus le garçon enjoué qu'ils avait rencontré dans la clairière en Lorien. C'était le loup, le soldat, ayant vu passé les millénaires, les guerres, les morts.
Il avait sorti de son sac de toile l'armure offerte par Celeborn. Elle consistait en une longue chemise noire, resserrée aux avant-bras par des brassards de cuir sombre, portée sous une fine cotte de maille aux manches courtes, qui lui descendait jusqu'au milieu des cuisses. Par dessus, une tunique verte pâle, presque grise, aux manches courtes également, se refermait en se croisant autour de la taille.
Sur le bord de sa manche droite, deux fils étaient finement brodés, l'un bleu pâle et l'autre d'or. Sur celle de gauche, c'étaient le bleu nuit et l'argent qui s'entremêlaient. Des fils noir et d'argent brodés le long de son col représentaient le cycle lunaire.
Les pans de la tunique tombaient jusqu'au milieu de ses tibias, par-dessus un pantalon de toile noire et des bottes de la même couleur que ses brassards, serrées et montant jusqu'à ses genoux. Il avait rattachés ses cheveux dans une longue queue de cheval basse qui lui tombait jusqu'au milieu du dos. A sa ceinture, il avait glissé un poignard, ainsi qu'une petite sacoche dans son dos. Merry se demanda curieusement ce qu'elle contenait, avant de reprendre son observation. Le loup tenait à la main un sabre noir comme la nuit. Il marchait à grand pas à côté de l'Ent, souple, léger, mortel.
Merry regarda encore une fois les centaines d'Ents autour de lui, avant de reporter son regard sur la sombre forme d'Orthanc, et de sourire amèrement. Saroumane n'a qu'à bien se tenir.
Sylvebarbe fit un geste de la main, et poussa un cri dans la langue des Ents. Les yeux grands ouverts, Pippin regarda depuis son perchoir les arbres qui se déplaçaient petit à petit pour former un gigantesque cercle autour d'Orthanc, lentement mais sûrement.
"Sylvebarbe, les arbres ! Ils bougent !" s'exclama le hobbit.
"Hroom, hom. Ils bougent en effet." S'amusa l'Ent. "Ainsi sont les Huorns. Ils s'assureront qu'aucune créature du magicien ne parvienne à s'enfuir. Allons jeunes hobbits, il semblerait que la chance soit avec nous. L'Isengard est vide."
"Je croyais que Saroumane y produisait son armée? Où sont les orcs?"
Fern grinça des dents. "Probablement en train de mener un large assaut contre le Rohan. Quelle chance." Bon sang, si seulement on était arrivés quelques jours plus tôt. "Mais il semblerait qu'il n'y ait pas que des orcs qui nous attendent" continua t-il en fronçant les sourcils, le regard au loin.
"Qu'y a-t-il? Que voyez vous?" s'impatienta Merry.
"Hrmm. Hom. Des Hommes, jeunes hobbits, qui ont décidé de suivre Saroumane dans sa folie. Une époque étrange, où des hommes se battent à côté des orcs. Étrange en effet."
Fern serra le poing autour de Cyron. C'était une chose de tuer un orc. Un humain en revanche... Il secoua la tête. Ils ont choisi leur camp. Ma promesse sera tenue. Pas une goutte de sang innocent ne sera versée par cette lame. Il leva les yeux vers le ciel gris, morne. Il lui sembla sentir quelques gouttes de pluie sur son visage. Il soupira, et un cri montant des rangs Ents le sortit de ses pensées. Ce n'était pas le temps de réfléchir, mais le temps de se battre. Dans un vacarme assourdissant, les Ents lancèrent leur assaut, à pas lents mais décidés, une clameur terrifiante sortant de leurs bouches.
Nous venons, nous venons avec le roulement des tambours: ta-rounda rounda rounda rom !
Nous venons, nous venons avec les tambours et le cor: ta-rouna rouna rouna rom !
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Un ciel étoilé
FanfictionIl ne savait pas ce qu'il s'était passé. Il devait être mort. Il aurait dû l'être en tout cas. Pourquoi ? Il ne savait pas. Est ce que quelqu'un le savais au moins? Les elfes ? Le magicien ? Dans quelle merde je me suis encore fourré moi...