Récupérant mon téléphone malgré son refus, je profitais d'être du côté de la porte pour quitter la salle. Entendant un mouvement dans mon dos, je me hâtais d'échapper à leur surveillance et rejoignais les sanitaires pour m'enfermer à l'intérieur. Rédigeant mon message, je lui répondais : « Maman, merci pour ton message. Tu me manques tout autant. J'ai été placée en centre éducatif à la suite d'un léger incident... Ne m'écris plus, ils lisent mes messages. Je te recontacte dès que possible ». Supprimant ensuite le message envoyé ainsi que l'intégralité de la conversation, Valentine tambourinait à la porte en m'ordonnant de l'ouvrir. J'étais consciente que mon réflexe serait sanctionné, mais je ne supportais pas de laisser ma mère dans l'inquiétude. Déverrouillant la porte, je lui rendais mon téléphone. Elle se saisit de mon bras pour me repousser face au mur.
— Enorme erreur SALOMON !
Maintenant ma nuque et mon bras, elle me conduit à nouveau dans la salle d'entretien. Son regard sur mon téléphone, elle indiqua à Aude :
— Elle a supprimé toute la conversation. J'imagine qu'elle aura pris le temps de lui répondre avant.
Aude m'observa. Son regard attristé, elle semblait perdue jusqu'à ce que Valentine ne commente :
— Kayla, je vais te ramener dans ta chambre le temps de faire mon rapport au magistrat. Attends-toi à ce que la sanction tombe. Mais il y a au moins un point positif, j'interviens sur les deux centres, tu n'auras donc pas besoin de changer d'éducateur référent.
Aude qui était restée silencieuse intervint :
— Kayla... Pourquoi ? Qu'est-ce qui t'a pris ?
— Je refuse qu'elle s'inquiète. Elle endure déjà suffisamment.
— Tu n'as jamais rompu le lien avec elle, n'est-ce pas ?
Refusant une nouvelle fois de répondre, l'éducatrice du centre me reconduit jusqu'à ma chambre prenant la peine de refermer la porte. Enfermée, je n'avais aucun remord ni aucune rancœur. Apaisée, je m'installais sur mon lit et patientais. Sans me laisser sortir une seule fois, mes repas me furent déposés dans ma chambre, me laissant ainsi le temps de me concentrer sur le travail que je devais rendre le lendemain. Une fois le diner passé, je décidais d'interrompre mes révisions pour m'offrir une bonne nuit de sommeil.
***
Au petit matin, Valentine déverrouilla la porte de ma chambre, visiblement, elle ne décolérait pas des derniers évènements mais se retrouvait contrainte de me laisser sortir.
— Nous n'avons pas encore eu de retour mais puisque tu as cours ce matin... Tu n'en seras pas dispensée.
Me relevant, je regroupais mes livres et cahiers avant de passer devant elle, elle m'accompagna jusqu'à ma salle de cours. Retrouvant ma place habituelle, je m'installais alors qu'elle adressait au prof de math :
— A la fin du cours, tu pourras la raccompagner jusqu'à la salle verte ? J'attends une décision la concernant.
— Pas de problème.
Lorsqu'elle disparut, il referma la porte. Ramassant le travail que nous devions lui rendre, il m'observa longuement. Achevant les exercices assez rapidement, il m'en donnait quelques autre pour me permettre de passer le temps. A la fin du cours, alors que les autres sortaient je me présentais à son bureau.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé Kayla ? C'est quoi cette histoire de décision ?
— Elle m'a pris la tête et j'ai perdu patience. Pour la décision, elle a fait remonter l'incident et puisque le Jugement initial mentionnait qu'au moindre incident, mon placement se ferait en centre éducatif fermé... Elle doit attendre la confirmation.
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Le cadre de ma soumission
RomanceDepuis plusieurs années, Kayla a pris la fâcheuse habitude de s'opposer à toute forme d'autorité. Pour la énième fois, elle se confronte au cadre. Cependant, cette fois, les conséquences ne seront pas les mêmes. Appelée à comparaître, son avocat pre...