Samedi... Début du weekend pour beaucoup, mais me concernant, c'était tout autre chose. Comme me l'avait demandé la surveillante, je m'étais présentée au lycée. Depuis plus d'une heure, je tentais de trouver quelque chose à écrire dans cette fichue lettre d'excuse. Evidemment, du fait du manque de sincérité, les seuls arguments qui émergeaient dans mes pensées étaient on ne peut plus ironiques. Ayant disposé quelques idées sur un brouillon, la surveillante vint vers moi.
— Alors ? Ça avance ?
— Pas franchement...
— Je suis ici jusqu'à seize heures dont libre à toi de prendre ton temps.
Une nouvelle fois, j'ignorais sa remarque. Me lançant dans la rédaction, j'étais consciente que mon torchon ne satisferait personne... Cependant, il était particulièrement complexe de trouver une formulation d'excuses adaptée en considérant que j'estimais ne devoir aucune excuse. Achevant mon travail, je le lui remettais. Contre toute attente, elle prit le temps de le lire.
— Tu peux te réinstaller, je crois que tu n'as pas compris le principe de l'exercice.
— Sérieusement ! Je n'y arrive pas du tout !
— Ce n'est pas mon problème.
— Non mais vraiment... Je ne vois pas pourquoi je devrais m'excuser !
— Dans ce cas, une exclusion temporaire du lycée sera peut-être plus parlante ?
Récupérant ma feuille, je m'installais à nouveau derrière cette fichue table. Après deux autres tentatives infructueuses, elle finit par se satisfaire de la dernière pour me laisser partir... Quatre heures, quatre heures sur cette putain de lettre. J'étais plus qu'excédée en arrivant au foyer et m'isolais aussitôt dans l'herbe. C'était évidement sans compter sur l'arrivée de Fanny :
— Tu comptes me dire où tu étais ?
— Au lycée.
— Il est treize heures !
— Ouais... Ne m'en parlez pas. Je n'avais vraiment aucune motivation à rédiger une lettre d'excuse à un connard invétéré... Et comme l'autre a voulu lire ce que j'avais écrit, j'ai eu la joie de recommencer.
— Toujours autant dans la remise en question apparemment... Décidemment, tu ne te seras pas fait oublier longtemps. Tu tables sur combien de temps avant de retourner au Tribunal ?
— Je n'envisage vraiment pas d'y retourner.
— Alors tâche de revoir ton attitude rapidement.
Elle s'écarta pour me laisser seule. Récupérant mes écouteurs, l'après midi se fit dans le calme. Ne croisant personne, je rejoignais finalement Swan à la sortie d'une station de métro. Me voyant arriver, il me sourit :
— Ravi de te voir. Aude m'a dit qu'elle t'avait laissé le bénéfice du doute pour cette fois ?
— Oui, je sais... J'ai un peu négocié.
— Elle semble penser que tu retombes dans tes travers. Tu peux m'expliquer pourquoi ?
— Parce que l'autre cruche d'éduc me prends la tête à chaque fois qu'elle me croise. Elle veut toujours tout comprendre et ça commence à me taper sur le système.
— Fais-toi vraiment discrète Kayla...
— Promis ! J'essaie !
Plaçant le collier autour de mon cou, nous rejoignions enfin le club. Durant toute la semaine, je m'étais repassé la soirée en boucle. Les images les plus marquantes, les moments les plus intenses. J'étais vraiment ravie de pouvoir revenir dans ce lui que j'identifiais presque comme un refuse. A peine les portes passées, l'ambiance me fit vibrer. Contrairement à la fois précédente, Swan nous orienta directement vers les canapés. M'installant à côté de lui, son air était plus que sérieux.
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Le cadre de ma soumission
RomanceDepuis plusieurs années, Kayla a pris la fâcheuse habitude de s'opposer à toute forme d'autorité. Pour la énième fois, elle se confronte au cadre. Cependant, cette fois, les conséquences ne seront pas les mêmes. Appelée à comparaître, son avocat pre...