Chapitre 22 : Chevauchement des temps

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Les portes passées, Johanna et Swan étaient installés vers les canapés. Swan m'enlaça aussitôt et embrassa mon front. Dans son dos, Johanna s'était également levée pour venir à ma rencontre.

— Bonsoir Kayla... Tu as terminé ta peinture avec ton amie ?

— La peinture est terminée dans le salon.

— Comment te sens-tu ?

— On s'en fout.

— Tu as conscience que je vais te sanctionner pour ta réponse ?

— Essayez toujours, je doute que vous parveniez à obtenir quoique ce soit de satisfaisant.

— Je relève le défi, va m'attendre au pied de la scène.

Provoquante, je retirais spontanément mes vêtements en ne conservant que mes de sous-vêtements. Swan fut interdit devant mon attitude. Me réprimandant d'un regard, je rejoignais le bas de la scène et patientais debout, les bras croisés sous ma poitrine.

— Position d'attente, Kayla.

— J'ai comme un doute sur ma bonne volonté.

Se saisissant de ma nuque, elle me fit monter sur la plus haute scène et me sangla dans cette croix que je n'avais expérimentée qu'avec Aurélie. Entièrement immobilisée, elle entama la séance par plusieurs coups secs et douloureux. Les multipliant en augmentant l'intensité, elle fit également varier les accessoires en questionnant régulièrement ma couleur. Incapable d'obtenir le rouge, elle finit par se satisfaire de mon jaune pour mettre fin à la séance. Me détachant, nous retrouvions les autres vers les canapés. Installée à genoux, cette séance, c'est exactement ce dont j'avais besoin : de la douleur me sentir vivante. Durant près d'une heure, Swan la sermonna sur ses pratiques à mon égard estimant que l'intensité était bien trop importante. Alors que la soirée touchait à sa fin, Swan m'interrogea :

— Souhaites-tu que je te raccompagne ?

— C'est gentil monsieur, ça ira.

Il acquiesça avant de m'inviter à me relever. M'entraînant jusqu'à la salle dans laquelle il m'avait prise en séance pour l'essai, il me proposa quelques apports supplémentaires. Acceptant, il prit le temps de me développer diverses règles. Me détaillant les règles propres au club, il finit par m'interroger :

— Que s'est-il passé hier soir ?

— Anna m'a prise en séance.

— Et ?

— Elle n'inflige pas une grande intensité, ça m'a surprise.

— J'imagine que tu as rencontré quelqu'un, n'est-ce pas ?

— Je ne sais pas à qui vous faites allusion.

— Luna.

— Ça ne me dit rien.

— Blonde, les yeux bleus, plutôt grande, musclée. Ses bras sont intégralement tatoués.

— Je vois de qui vous parlez.

— Elle t'a touchée ?

— Brièvement... Je crois qu'elle ne l'a fait que pour énerver Anna.

— Ne la laisse pas t'approcher Kayla... Cette femme est véritablement dangereuse, si elle commence à s'intéresser à toi, les choses ne tarderont pas à se compliquer.

— Je le garderai en tête, Monsieur.

Me proposant une séance improvisée, j'acceptais sans hésitation. Sa réticence à me toucher avait cependant tendance à me crisper. Durant les semaines et les mois qui suivirent, Swan et Johanna s'appliquèrent à me transmettre des bases solides. Participant régulièrement aux exhibitions données, j'avais cependant refusée d'être approchée par d'autres dominants. Mon tempérament commençait à être connu de tous. Si mes oppositions et mes éclats réguliers amusaient beaucoup les dominants, c'était avant tout pour la sanction qui m'était toujours infligée publiquement en suivant. Ayant décroché un emploi ponctuel pour faire des extras dans une salle de concert, je consacrais souvent mes soirées libres au club. Si beaucoup de dominants tentaient leur chance, Swan était parvenu à faire entendre une forme d'appartenance implicite. Si j'avais maintenu le contact avec Jess', du fait de la reprise des cours, ses disponibilités s'étaient considérablement restreinte. Un soir, comme à mon habitude, je passais les portes du club et rejoignais la table. Johanna vint embrasser mon front.

Le cadre de ma soumissionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant