Chapitre 15 : Retour à la case départ

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J'étais hors de moi. La seule idée qu'il ait pu donner mon nom dans une telle affaire et prendre part à mon attestation me laissait un goût amer.

— Kayla... Parle-moi.

— Je n'ai rien fait.

— Il vont te donner des dates, des heures... J'espère que tu seras en mesure de t'en justifier. La peine encourue est criminelle, tu pourrais être incarcérée !

— Je n'ai vraiment rien fait.

— Je vois... Que s'est-il passé avec Jason ?

— Je lui ai avoué... Pour Aurélie, pour ma grossesse, il a essayé de me convaincre de le garder et s'est barré au milieu de la nuit...

— Où étais-tu ce matin ?

— A la fac... Il y a un cours de philo en amphi auquel j'aime bien assister.

— Ne dis pas n'importe-quoi Kay'... Ils vérifieront.

Haussant simplement les épaules, il se redressa pour ouvrir la porte sur le côté. Voyant Aurélie apparaitre, un tremblement s'invita dans mon corps. Cherchant à garder le contrôle, je me reconcentrais sur mon poignet menotté. Lorsqu'elle s'installa face à moi, elle entama :

— Tu es mineure, à ce titre, c'est moi qui procéderai à ton audition. Est-ce que tu m'autorises à enregistrer notre échange ?

— Allez-y...

Enclenchement l'enregistrement, elle ouvrit un épais dossier. Après m'avoir fait décliner mon identité, elle s'était également présentée : Aurélie MILANI. Son nom lui allait affreusement bien. Prise dans mes pensées, elle claqua des doigts devant mon visage pour me ramener dans l'instant présent.

— Rêveuse ?

— Désolée. Vous disiez ?

— Est-ce que tu as compris ce qui t'était reproché ?

— Oui... Mais je n'ai rien à voir avec tout ça...

Roulant des yeux, elle fit glisser une feuille face à moi qui mentionnait plusieurs dates et horaires. Me déposant un stylo, elle m'invita à mentionner les moments où j'étais en mesure de justifier d'un alibi. Remplissant les infos possibles, bon nombre étaient demeurées vierge. M'invitant à mentionner malgré tout quelques idées du lieu, je la lui rendais.

— Pour les dates anciennes ? Tu n'as pas la moindre idée ?

— Non aucune.

Elle pointa une date de son index :

— Ce jour-là, nous nous sommes croisées dans une bibliothèque de quartier. Tu m'as filé entre les doigts.

Lui souriant timidement, j'y notais son information. A la suite elle interrogea mon lien avec Jason et Sacha. Dans ma tête l'identité du troisième avait été rapidement établie : Marco... Peu décidée à coopérer sur ce point, j'éludais chacune des questions visant à découvrir son identité. Ayant parfaitement perçu mon manège, Aurélie mit fin à l'enregistrement et m'informa :

— Libre à toi de ne pas coopérer. A la fin de ta garde-à-vue, tu pourras rejoindre le CEF ou directement la détention si une préventive est prononcée. Je vais transmettre les éléments... Tu es sûre de ne pas vouloir nous transmettre l'identité du troisième ?

— Certaine...

Acceptant de me laisser profiter d'une cigarette, j'étais ensuite reconduite en cellule. Après quelques heures passées, la porte s'ouvrit et Swan patientait plus loin.

Le cadre de ma soumissionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant