Chapitre 17 : Respect et mémoire

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Parvenue à rejoindre la route, je devinais que mon absence avait déjà dû être remarquée. Je ne disposais que de trente minutes d'avance, maximum une heure. Longeant la route en restant à distance, j'arrivais vers un arrêt de bus. Sans téléphone ni rien, je me reportais aux informations présentées. Le prochain bus serait là dans vingt minutes... C'était juste, trop juste. Préférant opter pour l'option risquée, je récupérais une route de campagne, levant le pouce à chaque voiture. L'une d'elle s'arrêta enfin :

— Tu vas en ville ?

— Yes !

— Je crois t'avoir déjà vue en philo ?

— Oui ! Le cours du mardi matin !

Ravie, je m'installais côté passager. Prise dans mes pensées, je tentais de soutenir l'échange du mieux possible. A côté de moi, je découvrais la passion nourrie par la conductrice. Echangeant autour de ses lectures, je cherchais à tenir la route sans vraiment y parvenir. Lorsqu'elle se stoppa à l'entrée de la ville, je la remerciais longuement.

— J'espère te voir en cours mardi... Ne perds pas espoir, tu as de la discussion Kayla.

— Je ne pense pas pouvoir y être, mais merci beaucoup pour le trajet !

D'un sourire légèrement attristé, elle acquiesça. Me précipitant en direction du métro, je savais pertinemment où trouver Marco. Aussi, je ne perdais pas une minute pour rejoindre son squat miteux. Arrivée à proximité, j'étais méfiante mais puisqu'il ignorait tout de ma situation, j'avais au moins l'avantage de pouvoir le surprendre.

— Kay' !

Me retournant, un autre ami, Greg', s'approchait. Il m'enserra longuement dans ses bras avant de me questionner sur mes mois d'absence. Sans cacher la vérité, j'avouais ma dernière fugue à mon interlocuteur qui s'en amusait. Lorsqu'il appela Marco, un pincement se fit sentir dans mon ventre. Il ne fallut que quelques secondes pour qu'il apparaisse. Se précipitant pour me prendre dans ses bras, je lui retournais mon coude dans le nez, l'envoyant immédiatement au sol. Il hurla de douleur. Greg, incapable de comprendre, releva les mains vers moi.

— Kayla ? Qu'est-ce qui te prend ?

— C'est entre lui et moi, casse-toi.

Prenant la fuite en vitesse, Marco gisait encore au sol, le visage recouvert de sang. Lui assénant un violent coup de poing, il se recroquevilla en boule.

— Tu l'as tuée connard !

— De quoi tu...

Nouveau coup de poing.

— Aurélie ! Elle est morte !

— Kay', je...

Après quelques coups de pieds, je lui laissais quelques secondes de répit avant de m'abaisser sur lui. Saisissant une poignée de ses cheveux, je relevais sa tête et lui crachais au visage. Au loin, des sirènes retentissaient. Mécontente de cette sonorité, je m'installais sur lui pour le bloquer sur le dos. Son visage était d'ores et déjà recouvert de sang.

— Ton petit pote a pris peur on dirait ?!

Cherchant à tourner la tête pour se détourner, je coinçais son visage entre mes mains.

— La flic que tu as butté, elle s'appelait Aurélie fils de pute !

Lui assénant un nouveau coup de poing dans la pommette, il pleurait à chaude larme. Voyant une voiture de police arriver, j'ajoutais deux coups de poing avant de voir les premiers agents sortir en courant dans ma direction. Armes levées dans ma direction, je fronçais simplement les sourcils.

Le cadre de ma soumissionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant