Le cadre de ma soumission

Chapitre 4 : Secrets de famille

Après le déroulement chaotique de cette visite, Valentine avait rédigé un nouveau courrier d'incident. Sans surprise, la décision était tombée et j'avais été transférée en centre éducatif fermé pour purger les quatre mois restants. Ce changement m'avait grandement contrariée, si bien que j'avais cessé tout investissement dans la sphère scolaire. Valentine s'agaçait de jour en jour de mon manque d'implication et les avertissements relatifs à mon comportement pleuvaient. J'était plus que lassée de devoir toujours obéir à des règles qui s'étaient lourdement durcies dans ce nouvel établissement. J'y étais depuis près de trois semaines lorsque Valentine, je je devais maintenant appeler « Madame JANSEN », vint me chercher en fin d'après-midi dans ma chambre :

— Ton avocat demande à te parler. Tu me suis.

Sans apporter le moindre commentaire, j'avais suivi ses pas pour arriver jusqu'à la salle de visite. M'ouvrant la porte, je me réjouissais de pouvoir enfin retrouver un autre visage. Prenant place face à lui, il me sourit avant d'ouvrir le dossier devant lui.

— Je suis contente ! Ça me change des tronches en biais que je vois tous les jours !

— Ravi de te l'entendre dire ! J'ai eu l'information de ton transfert, je suis parvenu à intercéder en ta faveur la première fois, mais la seconde était de trop.

— Désolée, mais JANSEN a beaucoup de mal à l'idée que j'ai maintenu un lien avec ma mère durant toutes ces années.

— Je suis au courant puisqu'elle en a fait état à tout le parquet, y compris le magistrat en charge du dossier de ta mère.

— Quelle conne...

— Je ne suis pas venu te parler de ça, puisque ça n'aura aucune incidence. Laisse-la s'exciter... Je voulais échanger avec toi concernant tout autre chose... J'aurai besoin que tu te reprennes un peu... Puisque tu auras bientôt passé la moitié du temps inscrit, j'envisageais de demander une remise... Mais dans la mesure où ses retours font état d'une baisse conséquente de tes résultats, je me vois mal soumettre ce genre de demande.

— Formation ? Genre me former à quoi ?

— Ce que tu veux, trouve juste quelque chose qui te motive, je me charge du reste.

— Je vais y réfléchir... Je pourrai faire un truc en lien avec le service ? Genre pour bosser dans un bar ?

— Excellente idée ! Implique-toi à fond là-dedans et dans trois semaines, je te fais sortir de là !

Lui souriant, il semblait plus que motivé par mon projet. Echangeant ensuite quelques mots pour s'assurer que tout se passait bien pour moi, je retrouvais ensuite JANSEN à l'extérieur. Me présentant face à elle, elle fut surprise de mon attitude :

— Je peux savoir ce qui te prend ?

— J'ai discuté avec lui, je crois que j'ai une idée de projet.

— Comme par hasard... Je t'écoute ?

— J'aimerai faire du service ! Genre dans les bars, les restaurants !

— Merveilleux.

Son intonation totalement ironique ne m'avait pas échappé. Sans souligner ce manque flagrant d'engouement, je rejoignais la petite pièce qui m'était destinée. Dès le lendemain, j'entamais une forme d'apprentissage au sein du réfectoire pour la préparation des repas. Me donnant au maximum de moi-même, j'étais cependant frustrée par le manque de diversité dans les gestes réalisables. Après deux semaines au sein de réfectoire, JANSEN vint me chercher pour faire un point :