Chapitre 20 : Gravis les marches

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— Depuis quand Kayla ?

— Quoi donc ?

— Depuis quand parviens tu à faire ça ?

— Ça quoi ?

— Rompre le traitement de tes sensations ?

— Je ne sais pas, je crois que je l'ai toujours fait.

— Pas ici. Je ne veux plus te voir faire ça ici, le risque est énorme, si Johanna n'avait pas été vigilante, elle aurait pu te provoquer des lésions en augmentant encore. C'était la première, et la dernière fois. Tu m'entends ?

— Oui, Monsieur...

Mal à l'aise, je n'osais plus relever la tête, mon regard au sol, j'étais gênée et mes joues avaient rougis. Devant l'expression de ma gêne, Swan m'attira contre lui pour rétablir la proximité. La soirée se déroula dans le calme. Alors que nous nous préparions à partir, Johanna vint à ma rencontre.

— Kayla, ne lui en veux pas, il a craint pour toi.

Conservant mon regard baissé, elle releva mon menton avant de glisser sa main dans mon short pour me caresser. Fermant les yeux à son contact, ma tête et mon corps se laissaient à nouveau aller à de nouvelles caresses.

— J'aimerai te revoir.

— J'aimerai aussi, enfin je crois.

Elle sourit avant de m'enserrer dans ses bras. Apaisée à ce seul contact, nous quittions le club et je regagnais mon domicile situé non-loin. Confirmant à Swan et Aude que tout allait pour le mieux, me retrouver seule ne m'était plus aussi simple... Les Échos, les angoisses, les tremblements... J'étais épuisée mais le sommeil se refusait de m'accueillir. Comme par réflexe, j'avais relu longuement les mails d'Aurélie, ouvrant les valves, j'accueillais enfin ma tristesse. Au petit matin, la lumière du jour me tira de mon sommeil. Dans une attitude digne des pires films de morts-vivants, je quittais mon logement à la recherche d'un café. Installée en terrasse, j'observais paisiblement la foule qui avait profité du dimanche pour rejoindre le centre-ville. Après près d'une heure, je me décidais à rentrer avec dans l'idée de me rendre sur les berges avec un bouquin. La porte passée, je préparais un sac et remontais les boulevards à pied jusqu'à pouvoir m'allonger dans l'herbe. Plongée dans ma lecture, deux pieds apparurent à proximité direct de mon livre. Relevant la tête, je l'identifiais rapidement et lui souriais.

— Salut, c'est plutôt drôle de se retrouver ici.

— Bonjour, oui j'aime bien lire en extérieur.

— Je ne t'ai pas revue en cours, ni pour les examens, tout va bien ?

— Mieux.

Me redressant elle s'installa à mes côtés puis m'indiqua :

— Je suis Jess'. Tu redoubles ton année du coup ?

— Je viens seulement d'avoir le bac... Je venais surtout parce que le contenu était intéressant.

— Oh, tu as quel âge ?

— Dix-huit, depuis deux jours.

Sans que je n'en comprenne le sens, ses yeux adoptèrent une forme plus suspicieuse. En quelques secondes, son visage exprima tout autre chose.

— Attends... Quand je t'ai prise en stop ? Tu venais du Centre Éducatif, n'est-ce pas ? Le journal a parlé d'une première évasion sur l'unité fermée.

— Oui... Mais j'ai été vraiment libérée du fait de ma majorité.

— Pourquoi étais-tu là-bas ?

Le cadre de ma soumissionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant