La semaine suivante, j'enchaînais les épreuves et tentais de faire de mon mieux. Si la théorie était au rendez-vous, la méthodologie n'était pas vraiment mon fort. Plutôt satisfaite de mes rendus, je me levais le samedi d'humeur enjouée. L'information de la venue d'Aurélie avait beaucoup occupé mes pensées. Puisqu'elle n'était pas revenue, j'avais fini par conclure qu'elle avait préféré tourner la page. La matinée me parut interminable. En milieu d'après-midi, JANSEN vint me chercher dans ma chambre. Mal à l'aise, elle s'appuya dans l'encadrement de la porte et consacra quelques secondes à m'observer. Ayant vu clair dans son jeu, je l'interrogeais :
— J'ai un truc sur le nez ?
— Non... Kayla, l'agent MILANI ne te rendra pas visite aujourd'hui.
— Hein ?! Pourquoi ?
— Ecoute, nous en parlerons plus tard, d'accord ?
— Non ! Je veux savoir ! J'ai attendu toute la semaine de la voir !
Si jusqu'à présent, elle avait toujours respecté mon espace vital, elle vint prendre place au pied du lit. Assises devant moi, elle m'interrogea :
— Quels sont tes rapports avec elle, Kayla ?
— C'est quoi cette question pourrie ? Elle vous a dit quoi ? Pourquoi elle ne vient pas ?
— S'il te plaît, sois franche avec moi. Quels sont vos rapports ? Ils ne sont pas uniquement professionnels, n'est-ce pas ?
— Mais mêlez-vous de vos fesses !
N'insistant pas, elle quitta ma chambre en prenant soin de refermer la porte. Agacée, je lâchais mon livre et repartais demander des explications en tambourinant sur la porte. Le dimanche, une autre éducatrice m'ouvrit et je n'eu pas l'opportunité de croiser JANSEN, m'empêchant ainsi de poser mes questions. Achevant les épreuves du bac la semaine suivante, le vendredi soir marquait la fin du dernier oral. Aurélie occupait toutes mes pensées. JANSEN s'était visiblement appliquée à me fuir toute la semaine et j'avais déjà prévu lui faire savoir mon mécontentement. Le samedi matin, une autre femme apparut devant la porte.
— Kayla SALOMON ?
— C'est moi.
— Tu me suis en salle de visite ?
Plus qu'enjouée devant sa proposition, je me relevais aussitôt et passais devant elle sans prendre la peine de lui répondre. Me permettant d'évoluer jusqu'à la salle des visites, elle stoppa mon avancée avant la porte.
— Kayla, tes poignets s'il te plaît.
Me retournant vers elle, elle s'était saisie d'une paire de menottes qu'elle tenait fermement. Surprise mais également peu disposée à coopérer, je croisais mes bras sous ma poitrine.
— Je ne crois pas, non.
— Ce n'était pas une question. Fais-nous gagner du temps, je ne te laisserai pas rentrer avant de t'avoir entravée.
Résignée, je les lui présentais. Saisissant le premier, elle y passa le lien métallique avant de me retourner pour l'attirer dans mon dos. Malgré une légère opposition musculaire, je ne tentais pas de me soustraire. Vérifiant le serrage à plusieurs reprises, son attitude méfiante me donnait la sensation d'être une incarnation du mal. Lorsqu'elle repoussa la porte pour me faire entrer, je fus surprise de tomber face à Swan et JANSEN. La femme qui m'avait accompagnée me fit assoir tout en se stationnant dans mon dos. Observant longuement l'éducatrice, je l'interrogeais :
— C'est quoi ce bordel encore ? Qu'avez-vous trouvé à me reprocher ?!
Malgré mon agressivité, Swan m'invita sur un ton calme et apaisé :
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Le cadre de ma soumission
Lãng mạnDepuis plusieurs années, Kayla a pris la fâcheuse habitude de s'opposer à toute forme d'autorité. Pour la énième fois, elle se confronte au cadre. Cependant, cette fois, les conséquences ne seront pas les mêmes. Appelée à comparaître, son avocat pre...