Chapitre 12

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Jawhar

De la tristesse.

Voilà ce que je lisais dans les yeux de Zaina. Ses émotions défilaient sur son visage délicat.

Lorsque je vis la boîte à souvenir de ma mère ouvert sur le lit, une colère dévastatrice emplit mes veines. Mais en découvrant Zaina, le regard brisée dans la salle de bain, ma haine disparut aussitôt.

Je savais faire la part des choses. Ni Zaina, ni ses sœurs n'avaient une part de responsabilité dans cette affaire.

Lorsqu'elle a dit mon prénom pour la première fois, la voix cassée de douleur, et sa peau diaphane rougit par les larmes, un sentiment inconnu me submergea et me chamboula.

Je n'aimais pas la voir dans cet état, c'était comme si sa douleur était aussi la mienne.

Après qu'elle soit partit faire sa douche, le regard vide et triste, je passai une main nerveuse dans mes cheveux et des mèches tombèrent sur mon front. Si ça ne dépendait que de moi je les couperais, mais ma mère me répétait toujours à quel point elle adorait mes fines boucles noirs, alors je les gardais pour lui faire plaisir même si elle n'était plus de ce monde.

Il était tard, j'en profitais donc pour aller voir ma soeur dans sa chambre. Je savais qu'à cette heure-ci elle dormirait, c'était une hyper active la journée, alors le soir à peine elle s'allongeait dans son lit, qu'elle tombait dans un profond sommeil.

C'était le seul moment où je pouvais être proche d'elle sans qu'elle me crie dessus.

Je remets correctement la couverture sur ses épaules, et me baisse à sa hauteur pour l'embrasser sur le front.

Jelila était une jeune fille très belle, le portait de ma mère. Mon père était très protecteur envers elle tout comme moi, mais son caractère contestataire et rebelle nous posait un gros problème.

Elle était la seule qui me tenait tête, sans compter Zaina...

Lorsque je retourne dans la chambre, une odeur de vanille éveilla tous mes sens, mais quand Zaina sortit de l'autre pièce, les cheveux mouillés tombant sur ses fines épaules dénudées, une pulsion primitive fit pulser violemment le sang dans mes veines.

Mon regard se promena sur son corps fin et divin. Les courbes de son corps étaient une tentation impossible à ne pas apprécier.

Des images de son corps nu contre le mien aiguillonna un sentiment bestial en moi.

Quand elle me vit, son visage aux traits délicats et angélique s'assombrit, et des rougeurs teintèrent ses joues pleines.

- Je pensais que vous ne reviendriez pas ! dit-elle en s'empressant d'enfiler le long gilet posé sur le lit, et le voile qu'elle portait avant.

- Ceci est ma chambre, je dis d'un ton neutre.

En vérité, je refoulais un désir impudique et dévastateur. Mon corps était en ébullition. Un feu de concupiscence brûlait mes entrailles. Cette nymphe sortit tout droit des eaux était un fruit que je rêvais de savourer en secret, mais que je me refusais par respect.

Si j'écoutais mon subconscient, il y a bien longtemps que j'aurai goûté aux limbes du plaisir qu'elle pouvait m'offrir.

- Dans ce cas trouvez-moi une autre chambre où je ne serais pas susceptible de tomber sur vos visites imprévues.

Son regard fuyait le mien. Elle semblait furieuse mais en même temps fâchée.

- Je ne dormirais pas avec vous, ni ce soir, ni les prochaines nuits.

Les ombres du désert [bientôt terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant