Chapitre 7

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Jawhar

Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi obstiné et têtu qu'elle. Elle avait la capacité de me rendre fou et elle savait très bien comment jouer de ma patience. Mais malgré ça, ce petit démon continuait et j'avais l'impression que ça lui plaisait de me voir en colère.

Cette entêtement l'avait conduit sur ce lit, complètement épuisée et faible.

Lorsqu'elle tomba sur le sable, le cœur faible et le corps gelé, un sentiment étrange s'éveilla en moi.

La vision de son visage pâle et la sensation de ses mains gelées sur ma peau, me rappelait la pire nuit de ma vie.

- Cours et ne te retourne pas Jawhar ! Fais ça pour moi...

Une douleur affreuse serra en étau mon cœur déjà abîmé.

Je pris Zaina dans mes bras, mon chèche encore sur sa tête, mais sa position laissait entrevoir des courbes interdites de son corps.

- Baissez vos yeux et sortez tous d'ici, je crie à l'intention de tous les hommes devant la maison.

- Manël, apportez-moi un verre d'eau, je dis à la vieille femme qui était dans la cuisine.

Arrivé dans la chambre, je l'allonge sur le lit avec une douceur qui ne m'était pas singulière, et lui retira le chèche qui recouvrait son visage d'ange.

Je pose une main sur son cœur et constate qu'il bat trop lentement.

Il fallait à tout prix qu'elle se réveille pour manger et reprendre des forces.

Sans plus attendre, je m'assieds sur le lit, et la redresse de façon à ce que sa tête soit au niveau de ma poitrine.

- Shukrān, je dis à Manël qui me tendait le verre d'eau.

Je le pose sur ses lèvres délicates et laisse quelques gouttes redonner de la couleur à sa bouche aussi rose que la fleur matinale.

Elle fronça des sourcils après quelques secondes, puis elle ouvra avec difficulté ses yeux bruns clairs.

Aussitôt, un sentiment d'allègement soulagea ma poitrine compressée.

- Qu'est-ce que vous faites ? Elle demande difficilement, encore un peu étourdie.

- Je vous donne à boire, et s'il le faut je vous donnerez à manger aussi. Regardez l'état dans lequel vous vous êtes mise ! Je dis sur un ton de reproche et la voix grave.

Ses yeux de chats me regardaient avec incompréhension. La couleur de ses iris était semblable à l'ambre, d'un brun rougeâtre assassinant.

Je remarquais qu'elle avait une cicatrice sur le sourcil droit, et un instant j'eus envie d'y passer mon pousse dessus.

- Je sais prendre soin de moi, elle dit en essayant de se relever.

- Oui, je vois ça...

- Mon foulard ? Elle demande paniquée en passant une main sur ses longs cheveux bruns.

Elle était d'une véritable beauté avec ou sans son voile. Même un aveugle devinerai sa splendeur délicate.

Elle embellissait le jour et irradiait la nuit.

Les ombres du désert [bientôt terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant