Chapitre 25

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Ce chapitre contient des scènes à caractères sexuels. Âmes sensibles s'abstenir !

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Jawhar

La peur était un sentiment qui me rongeait en permanence. Je la dissimulais comme je le pouvais, mais plus j'essayais de l'enfouir au plus profond de moi, et plus elle m'étouffait, m'empêchant presque de respirer parfois.

Je pensais que rien ne pouvait être aussi terrifiant que l'image de ma mère morte et agonisant dans son propre bain de sang, jusqu'à voir Zaina agenouillée par terre pendant que les flammes tournaient autour d'elle comme de perverses moqueuses.

Mais ce qui était le plus étrange avec la peur, c'était lorsqu'elle nous quittait. Venait ensuite un sentiment qui apparaissait alors qu'on croyait que la tempête ne s'arrêterait jamais.

Il a suffi que Zaina pose ses magnifiques yeux ambrés dans les miens pour que le calme me regagne comme s'il n'y avait jamais eu d'averses, mais seulement des nuages persifleurs.

J'étais assis devant la tente où Zaina dormait, le tableau de ma mère dans les mains. Je pouvais le contempler pendant des heures sans jamais m'en lasser même si ça me faisait du mal de le regarder.

- Pourquoi as-tu dessiné un soleil Mama ?

- Parce que j'aime le voir se prosterner quand il se couche. Ça me rappelle la grandeur d'Allah.

- Tu aimes le soleil plus que moi ?

- Non, gāyūri*

- D'accord, alors moi aussi j'aime le soleil à partir de maintenant, et je penserais à toi dès que je le verrais.

(jaloux*)

Un sourire s'étire sur mes lèvres sans que je ne puisse le contrôler, mais il s'estompe rapidement en repensant à ce que Zaina m'avait dit la veille.

- C'est la seule chose dans le Palais qui te rend heureux quand tu la regardes.

Ce qu'elle ne savait pas, c'était que depuis son arrivée au Palais, la seule personne à qui je pensais en regardant ce tableau c'était elle et uniquement elle. L'incroyable ressemblance de ses yeux dorés avec celle du soleil couchant me laissait tout chamboulé à chaque fois.

La paix je ne la trouvais pas dans ce tableau, mais je la trouvais en elle.

- C'est le tableau de Mama ?

Perdu dans mes pensées, je suis surpris par la voix de ma petite soeur.

- Oui.

- Comment ça se fait qu'il est ici ? Elle demande en s'asseyant à côté de moi.

- Zaina est allée le chercher pendant l'incendie.

Ses yeux s'écarquillent et elle me regarde l'air perplexe.

- Elle doit vraiment l'apprécier pour avoir risqué sa vie. Malgré que ce tableau soit celui de maman, je n'aurais jamais pu faire ça. C'est pourquoi je l'aime bien Zaina.

Les ombres du désert [bientôt terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant