Chapitre 12 - Méditation

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PDV KURAPIKA

- Elle était bonne au moins ?, je grommelai.

- Mouah ! - il mima un baiser qui me tira une grimace de dégoût- Délicieuse.

      Je lui avais couru après pour pouvoir le frapper et celui-ci semblait s'amuser comme un petit fou alors j'avais décidé de l'ignorer toute la journée. Mais quand je m'étais assis dans la serre intérieure pour méditer cet imbécile fini s'était invité et s'était assis sur un fauteuil proche, un livre écrit visiblement en langue ancienne à la main. J'avais détourné la tête avec dédain mais je n'arrivais plus à retrouver ma concentration, le souvenir de mon omelette volée flottant dans mon esprit.

      Je regrettai à présent amèrement d'avoir brisé mon silence pour une question aussi stupide ; je voulais l'insulter mais à la dernière seconde l'odeur fantôme de mon repas avait dansé sous mon nez et, évidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de poser cette question - au passage, extrêmement inutile. Je le foudroyai du regard. Je vais le tuer. MON omelette, LA MIENNE. Mangée ! Par cet OGRE. Je marmonnai une centième malédiction en lui balançant les graviers du sentier que j'avais sous les fesses.

     Il ne fit que ricaner et replonger le nez dans son livre. Je l'observais du coin de l'œil. Il avait rattaché ses cheveux en une queue de cheval, laissant à découvert la croix sur son front, ses yeux étaient sérieux mais un sourire tremblait sur ses lèvres, il avait mis ses boucles d'oreilles en forme d'orbes et des vêtements simples qui le rendaient beaucoup moins inaccessible et ne rabaissait pas son charisme - loin de là.

     Je le regardai plus franchement. Il avait le visage vraiment gracieux et le corps magnifiquement proportionné. Des cils sombres qui soulignaient des yeux tempétueux, un nez délicat, des traits masculins mais doux quand un sourire ou un rire lui échappait, des lèvres charnues, un... Il releva les yeux de son livre et je détournai brusquement la tête quand je croisai son regard, les joues chauffantes.

- Quoi ?, retorqua-t-il amusé.

Je pouvais facilement deviner que ses lèvres étaient encore en train de sourire de façon espiègle, mais risquais quand même un discret coup d'œil. Je croisai encore son regard ; cette fois j'inventai un truc pour me sortir de la galère.

- Tu me déranges.

- Ah ?, son sourire s'agrandit. D'accord.

Il se leva et sortit de la pièce. Je me redressai à moitié mais me laissai tomber bien vite sur le sol.

"Mais- J'allais quand même pas tenter de le retenir non ?"

Je baissai les yeux sur mes mains, à court de mots. A l'instant, quand je l'ai vu sortir, j'ai vraiment voulu le retenir. J'étais persuadé qu'il allait rester, qu'il se moquerait encore de moi au  lieu de juste se tirer.

     Je ne comprenais plus rien. Je ne comprenais mes actions, mes sentiments, son comportement. Toute... Toute cette situation était incompréhensible. Qu'est ce que je faisais dans cette maison avec lui, comme si on était des amis en vacances ? Pourquoi je ne voulais pas qu'il parte ? Qu'il reste et continue de lire en se payant ma tête ?

Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions que déjà il revenait, une couverture sous le bras et un mug fumant dans la main en plus. Il déclara, comme si de rien n'était, avec son sourire d'emmerdeur :

- Il fait plutôt frisquet ici tu trouves pas ?

Il se réinstalla sur le fauteuil, posa le mug sur la table de verre à côté, étendit ses jambes sur un petit siège et les recouvra du plaid.

- Ton visage est bizarre, Tournesol.

- ParDon ??, ma voix s'étrangla.

- Oui ?, il battit des cils innocemment avant d'ouvrir son livre et m'ignorer, de nouveau absorbé.

Ennemi juréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant