Chapitre 15- Réflexion

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PDV Kuroro

Quand j'ouvris les yeux, la première chose que je remarquai était la nuit noire qui s'offrait à moi à travers le plafond de verre.

La deuxième, fut la petite créature que je sentis collé contre moi.

...

Comment se faisait-il qu'une nuit sur deux je me retrouvais avec ce tournesol dans mon lit ?


Je soupirais. Ces derniers jours, j'avais l'impression qu'il se passait quelque chose d'étrange. Le gamin qui m'avait coursé pendant toute son adolescence en me menaçant de mort passait le plus claire de son temps dans mes draps en plus de cohabiter volontairement avec moi.

Se pourrait-il que ce soit un double ?

Je m'attardais sur cette hypothèse un bon moment avant de me rappeler que les iris écarlates que je voyais de temps à autre ne pouvait pas mentir. C'était un vrai Kuruta, leur dernier survivant.

- Tch.

J'ébouriffai mes cheveux en repensant à ce qui s'est passé il y a tellement d'années. Qui aurait su qu'on en arriverait là ? Cela n'avait pas semblé si compliqué à l'époque. Trouver le Clan. Les massacrer et se venger. Récupérer leurs yeux pour avoir une petite fortune en plus dans nos poches.

Mais quand je voyais ce garçon, quand je me prenais sa haine de plein fouet, j'avais l'impression de me revoir, des décennies plus tôt. Cette brûlure qui me prend à la poitrine... Cette amertume...

Avec un nouveau soupir agacé, je rapprochai le blond contre moi, le bras autour de ses épaules frêles. Il ne servait à rien de repenser au passé, je ne pouvais plus le changer. Ce qui est arrivé est arrivé. Les regrets n'avaient pas leur place dans ma vie. Si je menais la vie que je mène, c'était bien pour ne pas en avoir.

Je fermai les yeux, las. Je n'avais pas été dans cet état depuis longtemps. Il avait pourtant suffit que ce gosse apparaisse avec ses yeux flamboyants pour que je repense à ses maudites années.

- Qu'est-ce que tu fous de ta vie gamin ?, je grommelai.

Un nouveau soupir souleva ma poitrine. Bon sang, mais dans quoi est-ce que je m'embarquai ?... Si seulement le Kuruta n'avait pas réussi à posséder son grimoire !

Le fait tilta dans mon esprit. Comment diable, effectivement, Kurapika avait réussi à s'emparer de mon grimoire, la matérialisation de mon Nen ? Je tentais encore une fois de matérialiser l'objet mais, comme je m'y attendais, il n'eut aucun résultat. Je n'avais pourtant jamais entendu, à aucun de mes voyages, d'un cas pareil, où quelqu'un avait réussi à s'approprier le Nen d'un autre sans l'en dénuer totalement.

Il y avait bien eu des cas où une personne possédée se faisait voler temporairement son talent, mais j'étais en parfait état de lucidité - malgré les derniers évènements - et en pleine possession de mes moyens.

En aucun cas, ce qu'avait fait le Kuruta ne pouvait s'appliquer à ma méthode. J'avais mis des décennies à la construire, la parfaire et la rendre suffisamment puissante pour voler définitivement les capacités uniques des individus. Mais ce qu'avait fait le blond... C'était presque une sorte de blocage qui m'empêchait d'utiliser l'entièreté de mon pouvoir, tout en se transférant une partie de mes capacités.

"Fascinant... Les hommes ne cessent de me fasciner."

Je baissai le regard vers l'ennemi que je gardais serré contre moi. C'était étrange toute cette situation. Je tenais là entre mes bras l'homme qui avait assassiné Uvo et Paku, et pourtant, je ne sentais pas l'irrépressible envie de le massacrer. Je voulais au contraire... apprendre à le connaitre, satisfaire ma curiosité à son propos.

Ennemi juréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant