20 ⚜️ Faux espoir

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KYLE

Ma famille entière est une supercherie. Je le savais déjà... Je ne devrais même plus être surpris en découvrant le pot aux roses.

-Et tu l'as payée combien? demandé-je amèrement.

Mon père sirote son thé noir - toujours avec un doigt de whisky - et fait signe à Thompson pour qu'il parle à sa place. Son vieil acolyte inspire, prêt à prendre la parole sans se poser de questions. Il s'agit d'une histoire de famille mais, bien entendu, personne n'en a rien à faire dans cet avion. Je frappe sur la table et cette fois, il ouvre les yeux et me fait face.

-COMBIEN?

-Cinquante-mille.

Sa réponse presque automatique achève de me rendre furieux.

-Ce n'est pas l'une de tes putes... C'EST MA MÈRE, T'AS COMPRIS?

-Je pense être plus au courant que toi à ce sujet, réplique mon père.

Thompson me signale de baisser d'un ton et je le fusille du regard sans vergogne. Il doit bien rigoler derrière notre dos ce sale type, se moquer de mon père, de moi, avoir la sensation de tout tenir dans la paume de sa main parce qu'il le contrôle comme une marionnette dès qu'il a bu plus de trois verres.

-Ta mère sait parfaitement ce qu'elle a à faire et preuve en est que tout a fonctionné comme prévu.

-Oh bien-sûr... Tu as déclenché une émeute en plein centre-ville. Je n'appelle pas ça un plan bien établi!

-La princesse est chez elle, saine et sauve. Maintenant, concentrons-nous sur la suite.

Si je remonte légèrement dans le temps, juste après le départ de Cassidy, ma mère m'a évité comme la peste. Elle faisait exprès de partir travailler quand je rentrais à la maison et de revenir tard. Elle avait honte et je suis bien content qu'elle se sente mal vis à vis de ça.

Mon père l'a payée pour envoyer Cassidy faire une course et se faire repérer dans la rue comme si de rien n'était. Sauf que ça ne s'est pas déroulé comme prévu, les gens sont arrivés sur place comme des prédateurs affamés pour espérer obtenir la rançon des Wallace. Au final, Cassy a été mise en sécurité jusqu'à l'arrivée de son père.

Il ne s'est rien passé de grave mais ce plan bancal et sans aucun sens n'a rien avoir avec les méthodes, d'habitude drastiques, de mon géniteur. Ma mère a besoin de ce fric, il le sait pertinemment. Je le déteste... Il continue à se servir d'elle parce qu'il connaît son point faible. Il mérite vraiment de crever dans d'atroces souffrances.

Actuellement, nous sommes à bord de son jet privé, direction les États-Unis. Je ne sais pas exactement où l'on va, l'avion atterrit à Los Angeles mais il se pourrait que l'on aille ailleurs en Californie. Je n'aime pas ce coup fourré. Quoique, je me doute qu'il doit s'agir de cette histoire de mariage arrangé.

J'attends qu'il finisse son thé en tapant du pied. Il est tellement imprévisible qu'on ne peut jamais deviner combien de temps il s'accorde une pause.

-Tiens-toi bien, aujourd'hui, dit-il.

Je le dévisage.

-Tu dois déjà savoir qu'on va rencontrer ta future femme.

-J'ai hâte de la baiser en cachette dans la salle de bain, raillé-je.

Ma remarque ne lui plaît pas mais il ne peut pas ordonner à qui que ce soit de me frapper puisque nous ne sommes que tous les trois dans ce jet.

-Quoi? Ce n'est pas toi qui a dit que séduire les femmes était mon seul talent dans la vie?

-Ça suffit. Encore un mot et tu le regretteras à l'arrivée.

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