26 ⚜️ À bout de nerfs

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-Je savais que je te donnais trop de liberté! Regarde où ça nous mène! s'insurge mon père.

Je reste clouée au fauteuil, trop secouée pour oser répondre quoi que ce soit à ses reproches. Ce n'est pas comme si j'avais expressément demandé à ce qu'on vienne m'agresser dans ma chambre.

-Et tu y retournes une deuxième fois! Comme si ça n'avait pas suffi!

Il crie tellement fort que je suis presque sûre qu'on peut l'entendre à l'autre bout de la maison.

-Qu'est-ce que je dois faire pour que tu sois en sécurité? T'enfermer à double tour?

-Non...

-Tu vois un docteur derrière mon dos! Tu traînes avec je ne sais quel paysan à Oxford... Tu refuses de parler de ton kidnapping!

-Je ne me souviens de rien! m'écrié-je. Et ce n'est quand même pas de ma faute si ces tarés viennent m'agresser!

-Tu n'as rien dit à personne! Le voilà le problème! CESSE DE ME RÉPONDRE QUAND JE TE PARLE! hurle-t-il.

Sa colère me heurte avec violence, les larmes ne mettent pas longtemps avant de couler.

-À partir d'aujourd'hui, tu n'iras nulle part sans un garde du corps. Il te suivra à la trace et m'informera de tous tes faits et gestes, c'est bien clair?

J'hoche la tête en essuyant mes pleurs tant bien que mal.

-Et tu n'iras plus nulle part ailleurs qu'au lycée sans mon autorisation.

-Mais...

-Pas de discussion, conclut-il en me désignant la porte de sortie de son bureau.

Évidemment... Il a tellement mieux à faire que de se préoccuper de mes problèmes. Je parie qu'un tas de personnes tentent de le joindre à l'heure actuelle. Il m'octroie de son précieux temps pour des futilités, comme il aime si bien les appeler...

Je renifle, à la fois en colère et à la fois démunie. J'ai conscience de l'avoir cherché mais je ne méritais pas d'être aussi méchamment jetée après avoir vécu ce calvaire.

-De-hors, scande-t-il comme s'il ne s'était pas déjà montré assez clair.

Je serre les dents et me lève.

-Et à l'avenir, tu feras ce que ta mère te dit et tu ne lui parleras plus jamais comme tu l'as fait.

Une pulsion me prend et je suis obligée de me couvrir la bouche pour ne pas échapper les insultes qui me traversent l'esprit par mégarde.

Je vous emmerde. L'un comme l'autre.

Vous n'êtes que des connards aveugles et égoïstes.

Je tourne la poignée et claque la porte derrière moi en sortant. Mon frère accourt pour me demander ce qu'il s'est passé et je sèche mes larmes en prenant une grande inspiration.

-Comme d'habitude.

Il n'ose rien dire de plus, il sait que j'ai tendance à m'emporter lorsqu'on me pousse à bout. Ma faible voix laisse place à un blanc entre nous qui finit par être comblé par les vibrations incessantes de mon portable. Tout le monde est sous le choc d'apprendre que je vois Curtis derrière le dos de mon soi-disant fiancé.

À côté de ça... Je n'ai pas eu beaucoup de messages de soutien concernant mon agression au pensionnat. Normal, c'est tellement moins croustillant que mes adultères.

Est-ce si mal de vouloir que quelqu'un me comprenne dans ce monde? C'est vrai... Ça ne devrait pas être si compliqué de faire le lien entre cette photo et les événements qui se sont produits.

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