Mon lycée

chapitre 34

La nuit passe lentement. Je n'arrive pas à dormir. J'ai envie de respirer.

Je quitte mon lit et vais en dehors de l'internat. Je m'assois dans un coin d'herbe, contre un arbre. Quelques bouffées d'air frais me suffise pour me relaxer.
À cette heure là, personne ne traîne dans le lycée. Tout est si calme... À cette heure là, cet établissement a l'air d'être normal, paisible, facile à vivre... Si seulement c'était vrai.
Les feuilles se font balayer par le petit vent frais. J'en mange une par curiosité du goût et en vient à la conclusion qu'on fait bien de ne pas en manger. C'est amer.
Je fais une grimace au goût puis ricane de ma connerie.

Je reste trente minutes comme ça. Et alors que j'allais me relever, un mec me plaque sur l'arbre! Je regarde confus le type, puis vois ses pupilles violettes. La veste de Killer toujours sur ses épaules.

- Plum...

Il reste comme ça un petit temps sans rien dire. Il me fixe juste avec haine, regard que je lui retourne.

Plum: J'ai demandé au groupe de Dust de remplacer certaines substances par du benzène. Le benzène est un petit truc qui peut vite devenir nocif. Pour te donner une petite idée, tu retrouve le benzène dans l'essence.

J'allais lui hurler dessus, mais il me fourre un tissu dans la bouche.

Plum: Ta gueule, j'ai pas fini. Je leur demanderai d'arrêter à une seule condition Horror... Je veux que tu fasses souffrir ton entourage. Tout ceux auxquelles tu tiens. Sinon Dust continuera à prendre ses petites pilules pleines de benzène jusqu'à crever.

Il enlève doucement le tissu de ma bouche. Je le repousse directement.

- T'es malade... T'es vraiment un gros malade mentale.

Il y a un silence de mort coupé par le bruit des feuilles poussées par le vent.

- ... J'ai pas le choix je suppose... Mais t'as intérêt à arrêter de lui donner plus de merde qu'il en prend déjà.

Il sort un sourire qui se veut innocent et mignon.

Plum: Bien sûr Horror. Tu as ma parole. Mais je veux qu'à partir de demain, tout ton petit groupe souffre de par ta faute.
- Va te faire foutre. Ça sera fait.

Je me casse en faisant bien gaffe de le bousculer. Je me dirige vers ma chambre. Hostile ou pas, faut que je fasse un truc. C'est pas possible autrement.

Dust s'était endormie, ou évanoui, au sol en bavant. J'en ai donc profité pour le fouiller et fouiller toute la chambre. Une fois que j'avais toutes les pilules, je les jette aux toilettes avec le paquet, tirant la chasse d'eau en espérant ne plus jamais les revoir.
Je vois Dust les yeux entrouverts. Il commence à se relever lentement.

Dust: Toi... Te déteste, tu m'entends...?

Je soupire et profite de son état second pour lui faire un bandage aux bras que j'ai précédemment blessés.

- Ta gueule imbécile... Je te ferais dire que je t'ai sauvé la vie. Alors arrête d'agir comme un con.
Dust: Je t'aime pas...

Je soupire et pars en direction de la chambre de Nightmare. Arrivé à destination, je le retrouve allongé. Il a l'air endormie... Enfin, j'espère.

Je referme la porte et traverse la pièce. Une fois assis sur le lit, il se retourne et me regarde de son œil cyan brillant.

Nightmare: T'en as prit du temps.
- J'avais besoin de respirer...
Nightmare: Je suis curieux Horror, qu'est ce que t'as fait.
- Une petite promenade en bas de l'internat. La bahut a l'air tellement mieux la nuit.

Nightmare marque une petite pause, puis se redresse.

Nightmare: Je vais aller droit au but Horror... Est ce que t'as fait un marché avec Plum?
- Quoi?
Nightmare: Je m'explique. Error n'arrêtais pas de me chuchoter hier soir que tu n'étais qu'un connard qui avait retourné sa veste et travaillait maintenant pour Plum. Bien que j'ai du mal à le croire, ses paroles me tournent en boucle en tête.

Il est voyant Error... Pile quand je fais un marché de façon très douteuse avec Plum... Bien joué Error... Ma tâche va s'avérer plus compliquée que prévu. Même si je n'ai pas envie de la faire, c'est le meilleur pour Dust...
N'empêche, je n'ai pas envie de mentir à Nightmare... Il me fait confiance et c'est le seul qui me fait confiance et m'apprécie un minimum. Mais Plum pourrait savoir que je l'ai dit à quelqu'un et ça pourrait avoir des conséquences...

Je grogne et soupire.

- ... Pose pas de question. Juste répond à ma question. Si dans une réalité alternative, on te forçais à un truc que tu veux pas faire pour sauver quelqu'un, qu'est ce que tu ferais?
Nightmare: En voilà une question louche...
- Juste répond.
Nightmare: Je suppose, dans cette réalité alternative tout à fait fictive, que je jouerais un double jeu.
- Un double jeu?
Nightmare: Oui. Je ferais semblant de faire ce qui m'a été demandé mais je ne le ferais pas vraiment.
- ... Je vois... Merci.

Je commence à m'installer dans mon lit.

Nightmare: Cette réalité alternative fictive... Elle est effrayante?

Je le regarde et stop tout mouvement.

- Oui, assez. Mais c'est nécessaire...
Nightmare: C'est à dire?
- C'est à dire... Que même si ça me tue de le dire... Dans cette réalité alternative, ce que je m'apprêterais à faire me ferais très mal à moi et aux autres. Et je me sentirais très mal de faire tout ça. Mais c'est nécessaire pour que quelqu'un puisse rester en vie. Je suis... serais obligé de faire ça pour le bien de tous, même s'il n'y paraît pas.
Nightmare: Je vois... Ce toi alternatif a l'air de souffrir de la situation et apeuré. Rien que d'y penser, tu trembles. Cette réalité alternatif m'a l'air terrifiante.

Je me regarde et me rend compte que mes mains et mes jambes tremblaient.

Nightmare: Allez, faisons disparaître quelques heures cette réalité alternative de ta tête.

Je le regarde interrogateurs alors qu'il commence à se relever et s'étirer en grognant.
Il pose les pieds sur le sol, me regardant avec douceur, puis se met à réfléchir pour enfin se lever.

Je ne comprend pas ce qu'il se passe et le laisse faire.

Il me prend le menton et m'embrasse sur la joue. Il me caresse ensuite le crâne puis me couche, faisant attention de bien me couvrir de la couette.

Je rougis à tout ces contacts si doux et ces attentions dont je n'ai plus l'habitude.

- Nightmare...?
Nightmare: Chut...