Les frères Satori - Tome 1

Chapitre 24 : Le phœnix

Abraham

« Le phœnix est une créature mythique qui ressemble à un oiseau. Sa particularité réside dans le fait que le phœnix renaît à partir de ses cendres.

Il peut symboliser un nouveau départ.

Une volonté de renouveau. »

L'agitation qui s'élève à côté de moi me fait relever la tête de mes feuilles pour découvrir une partie de l'équipe de hockey débouler au sein de la bibliothèque. Le bibliothécaire leur fait signe de faire moins de bruit, d'un air bien peu aimable, alors qu'un regard noisette se pose sur moi.

Un rictus s'élève sur le visage d'Isaac et ce dernier se rapproche de la table où je suis installé.

Je retire mes écouteurs et les enroulent autour de mon téléphone dans un geste mécanique et le regarde s'avachir sur la chaise face à moi.

- Eh l'écrivain !

- Bonjour à toi aussi, Zack.

Ce dernier ricane puis arbore son sourire charmeur qui me fait instantanément tressaillir

- Vous venez bosser ? demandé-je en tournant la tête vers une partie du groupe parti s'installer dans des fauteuils et d'autres tables libres.

- Même si ça peut être difficile à croire, oui ! J'espère que tu n'insinues pas qu'on a tout sous le maillot mais rien dans le cerveau !

- C'est toi qui le dit, ricané-je à mon tour.

- Bon j'avoue je mets pas souvent les pieds ici, mais je bosse quand même ! Tu viens souvent toi ?

J'acquiesce sans jamais le lâcher du regard.

- Et bien tu connais mon nouveau lieu de prédilection ! Après la patinoire bien sûr, mais bon... de ce qu'on m'a dit, je peux facilement t'y voir aussi.

- P-pardon ? bégayé-je alors qu'il approche en un mouvement son visage de moi.

Vraiment très proche. 

Si bien que seulement une dizaine de centimètres nous séparent.

Je ne sais pas s'il se rend compte du monde qu'il y a autour de nous ou des regards qui pourraient se river sur lui mais moi je sens la chaleur me monter aux joues en un claquement de doigts.

- Mon coach a remarqué que tu venais souvent nous voir aux entraînements. Tu te cachais si bien que je ne t'ai jamais vu, murmure-t-il toujours le visage face à moi. C'était voulu Abraham ?

Je déglutis sans pour autant le lâcher du regard. Une tension naît instantanément entre nous et un léger sourire satisfait s'installe sur son visage tandis qu'il se réinstalle sur sa chaise, les mains dans les poches et une lueur insolente dans les yeux.

Je profite qu'il ne pose pas plus de question pour respirer de nouveau correctement.

Ça ne lui fait peut-être rien d'agir comme ça avec moi, mais moi il me plaît, alors mon corps réagit beaucoup trop rapidement à son rapprochement. Je replace mon pantalon d'un geste que j'espère discret et replante mon attention sur le reste des hockeyeurs installés aux différentes tables autour de nous.

J'intercepte de nouveau les regards d'une fille qui n'a pas lâché Isaac des yeux depuis qu'il est arrivé. Un sentiment que je déteste ressentir naît en moi, et je ne peux retenir les mots que je prononce :

- Alala, regarde toutes les groupies qui vous regardent, à peine un pied posé ici.

Il relève la tête de son téléphone et scrute la pièce d'un coup rapide. Il me dévisage un instant, et un nouveau sourire malicieux me fige dans mon élan de jalousie insensée.