Les frères Satori - Tome 1

Chapitre 40 : Us against the world

Isaac

« Mais vous savez, on peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres... Il suffit de se souvenir, d'allumer la lumière. » Albus Dumbledore

Je crois que ça fait presque deux mois que nous ne sommes pas sortis, que nous n'avons pas fait de soirées. Aucun de nous n'en avait vraiment envie, et entre les cours, les entraînements et les matchs de hockey nous n'avions plus une minute à nous.

Enfin les seules qui me restaient, je les ai passées avec Avi.

Avi qui a fini par retourner à la fac, après plus de trois semaines d'absence. Il n'est pas retourné à tous les cours d'un coup, mais progressivement. Il a cependant vite rattraper son retard grâce à son professeur de littérature anglaise qui s'est assuré qu'il récupère les cours manqués.

Je suis content qu'il puisse voir que certains adultes peuvent encore être bienveillants.

Avec tout ça, je peux dire que ça va un peu mieux. Certes, certains jours sont plus compliqués que d'autres, mais je suis fier de lui.

Fier qu'il réussisse peu à peu à vaincre ses peurs.

- Tu es sûr que tu veux pas venir, aegiya ? essaye-je tout de même.

Carter et ses colocataires, des basketteurs, font une soirée pour profiter de nos derniers jours avant les entraînements intensifs que nous allons avoir pour nous préparer au Frozen Four, l'évènement le plus important de l'année pour nous, hockeyeurs de première division.

Cette soirée est surtout organisée pour célébrer notre dernière victoire car nous sommes finalistes du championnat régional et sommes donc assurés de participer aux demi-finales nationales qui se déroulent cette année en Floride.

J'ai rarement été aussi impatient, excité, stressé, angoissé et tout ce type de vocabulaire. Je ne tiens plus en place.

Les dernières semaines d'entraînements et de matchs ont été difficiles, mais par je ne sais quel miracle, nous sommes restés soudés sur la glace. La passion du sport, disent-ils.

Sûrement...

En attendant, notre victoire est là et je compte bien la célébrer.

Je fais taire mes rêveries lorsque Abraham fait pivoter sa chaise de bureau. Il me lance un sourire aguicheur mais finit par secouer sa tête négativement.

J'aurais essayé.

- Je peux rester avec toi sinon...

- Vas t'amuser, chéri. J'ai de l'écriture qui m'attend.

Il me détaille de la tête au pied et je peux assurer que je brûle sous son regard. Il m'en faudrait peu pour rester avec lui, même si j'ai envie de sortir.

- Tu es beau, au fait.

Je rougis. J'en suis persuadé.

Je m'approche de lui et me penche pour déposer un baiser sur ses lèvres.

Mes yeux se posent ensuite sans que je ne m'en empêche sur le document ouvert sur son ordinateur. Il m'a parlé du roman qu'il écrivait - un roman fantastique ou de fantaisie, je ne sais jamais la différence - mais c'est la seule information que j'ai pu tirer.

- Tu me le feras lire un jour ? demandé-je promptement.

Il détache son regard de son ordinateur et le repose sur moi. Je fais de même et le découvre en train de sourire.

- Tu aimerais ?

- Beaucoup.

Ses yeux s'illuminent d'un éclat que je lui avais rarement connu ces derniers temps.