You've arrived at Panic Station...

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You've arrived at Panic Station...


Une journée de passée. Une. Et j'avoue qu'elle n'était pas des meilleures. Un côté positif : je n'ai pas eu trop de mal à me faire connaître. Quand j'ai raconté ma journée à Arnaud, bien sûr il s'est foutu de moi. En même temps, quel sorte de point de vue objectif je pouvais espérer entendre de mon petit frère quoi ! Seuls mes parents ont trouvé ça sérieux. Ils parlaient déjà d'aller voir le proviseur à propos de Jennifer ! Bref, aujourd'hui j'ai prévu d'essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs qu'hier.


J'ai donc pris le bus, comme hier, mais cette fois, je me suis mise à une place seule. Comme ça, pas de problème, et les chances pour quelqu'un se mette à côté de moi sont quand même moindres ! Personne à côté durant tout le trajet. C'est déjà ça d'évité !


J'arrive donc devant les grands escaliers. Mais je sens les regards sur moi se poser. Alors je mets mes écouteurs, Supermassive Black Hole à fond. Et je marche. Je commence à grimper les marches, deux à deux, mais je trébuche, et fais tomber mon iPod. Mon cœur s'arrête. Le pauvre petit diffuseur de musique avait déjà assez souffert. Tout fissuré était son écran de verre. Alors un choc de plus, et s'était la fin. Je le regarde voler. Par chance, les écouteurs y sont toujours reliés. Peut-être le retiendront-ils ?


La réponse se fait vite... entendre ! Les écouteurs se détachent, et l'iPod termine sa course aux pieds du groupe de Skaters. Supermassive Black Hole retentit alors à 100 décibels. Tout le monde s'est tu. Un des Skaters, portant un slim bordeaux, la planche à la main, se penche, ramasse la bête, et me le renvoie. Oh non. Honte assurée, je n'ai plus qu'à me faire enterrer. Cinq fois sur six je ne rattrape pas les choses qu'on me lance. Mais là ! MIRACLE ! Je le rattrape. Je lance un 'Merci ! ' très clair, puis saisis mes affaires.


Les discussions reprennent, ma montée des marches également. J'aurais certes évité les erreurs d'hier, mais peut-on vraiment dire que c'est mieux aujourd'hui ? J'ai remarqué, en ramassant mon sac, que le groupe de gars de la table 7 me regardait avec insistance. Euuuh ? Ils pensaient à quoi là ? Espérons que c'était plus un 'OMG elle écoute du Muse !' que un 'Pfff ! Elle est tellement pas douée qu'elle a fait tomber son iPod !'.


J'arrive devant la classe, où je remets mes écouteurs, c'est Bastille - Torn Apart, et Amandine comprend vite qu'il vaut mieux qu'elle parte. Je suis dégoutée ! Un nouveau lycée était l'occasion d'un nouveau départ, une nouvelle réputation, des nouveaux amis... Je crois que c'est mal parti !

Une nouvelle fois, la sonnerie se fait entendre. Je saisis mon sac, et stoppe la musique. Mais j'attends, et rentre en dernier. Je vois Amandine, à côté d'elle une place vide. Elle me fait signe. Je détourne la tête, et je vois une table où il n'y a personne. Je m'y installe. Je remarque à ma gauche les deux gars qui font partie du groupe de la table 7. Je n'ose même pas les regarder, j'ai trop honte. Mais il est trop tard, si je change de place, ils me verront ! Le cours d'histoire commence donc. Un cours sur les Européens dans le monde. Je sens que je ne vais pas tenir le fil très longtemps.


Je pose mon coude sur la table, puis la tête dans ma main, et laisse mon regard dans le flou. Mais mes yeux font bizarrement la mise au point sur le gars au chapeau, bien qu'il ne le porte pas en classe, évidemment. J'observe ses cheveux, blonds, souples comme naturellement disposés, sa bouche, dubitative sûrement à cause du cours ; ses mains. Je remarque des cloques au bout de ses doigts gauches. Je pense à un guitariste. Oh mon dieu ! Il fait de la guitare ! Dans l'autre main il tient un crayon de bois qu'il tapote contre son cahier. Mais je sors vite de mes pensées : son ami, le troisième gars, lui a donné un coup de coude, et je crois qu'ils me regardent tous deux. Oh non, je suis grillée ! Je fais mine d'avoir les yeux perdus dans le vide, que la sonnerie vient combler. Je prends mon cahier sous le bras, mon sac dans l'autre main, et je sors de la classe.


J'ai encore plus honte ! Déjà le vent que je me suis pris l'autre midi, puis mon iPod tombé au milieu de tout le monde, et maintenant je suis grillée alors que je les observe ! Oui, parce qu'en plus d'être lazy, je ne suis pas très discrète...


BanaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant