Some kind of madness has started to evolve...

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Some kind of madness has started to evolve...

La pause du midi est arrivée. Distribution de papiers, présentation des enseignants... Les premiers cours ont été plus qu'ennuyants ! J'arrive dans la cour, seule, et je vois toute un rangée de tables alignées. Problème : toutes ont des places attitrées. Si en début d'année, le groupe des populaires avait décidé de se mettre en table 3, ils y restaient les neuf mois !

C'est soudain le moment où je repère le groupe qui écoutait du U2 a la table 7. Il y a quatre places, mais ils ne sont que trois... Je pourrais peut-être tenter une approche ? De tous les gens que j'ai pu voir dans ce lycée, ce sont de loin ceux que je trouve les plus cools ! Je fais un pas, et bim ! Je tombe nez à nez avec Amandine...

Ah oui, je n'en n'ai pas encore parlé... Bon, je connais déjà tout de sa vie. Elle s'appelle Amandine Mallart, elle est née le 3 Octobre 1999, elle habite dans le médoc, vers Margaux, et elle a deux poissons, Bubulle et Chat, noms qu'elle trouve d'ailleurs hilarants pour des poissons... Je la connais depuis seulement trois heures, et je n'en peux déjà plus !

« Tu viens ? On va manger sur un des bancs à l'ombre là-bas ! Tu viens ? » me réclame-t-elle.

Oh je sens que je ne vais pas supporter ! Pourquoi est-ce que je ne la repousse pas, pour aller manger sur une table, plus précisément celle avec ces garçons qui écoutaient du U2 ! Je suis bien trop sympa... En marchant pour se rendre jusqu'au fameux banc, qui, forcément, est éloigné de toute civilisation à huit kilomètres à la ronde, on tombe sur un groupe de cagoles, dont je reconnais la leader.

« Hey ! C'est toi la meuf qui m'a harcelée dans le bus ! me lança la fille aux fausses mèches.

-Je ne t'ai pas harcelée ! répondis-je.

-Elle m'a carrément fait chier tout le trajet pour savoir si elle prenait le bon arrêt !

-Mais c'est n'importe quoi ! Je t'ai adressée la parole UNE FOIS ! »

Sur ce, ce débat s'est fini lorsque je lui ai littéralement tourné le dos, sans répondre aux interpellations successives. Et j'ai continué ma route avec Amandine jusqu'au banc.

« Wow, je n'en reviens pas comment tu l'as renvoyée, Jenn ! me lança-t-elle

-Comment ça ?

-Personne ne fait ça, Jenn c'est la reine ici ! » m'informa-t-elle

En gros, si j'ai bien compris, je ne dois pas recommencer, sinon, je meurs pour les 3 ans à venir ? Pfff, c'est quoi cette dictat' !

Ce matin je m'étais arrêtée à la boulangerie en bas de mon immeuble pour m'acheter un sandwich. Il n'est pas mauvais ! On rajoute la canette de Fanta que j'ai pris au distributeur à l'entrée du lycée, et un bout de chocolat piqué ce matin dans la cachette secrète de ma mère, et voilà la recette d'un parfait déjeuner ! J'ai précisé Fanta, parce que je n'aime pas vraiment le Coca. Je veux dire, s'il n'y a que ça chez mes hôtes, j'en boirais, bien évidemment, mais si il y a la possibilité de prendre du Fanta, je fonce !

J'ai, au passage, réussi à me débarrasser d'Amandine. En gros, je l'ai abandonnée pendant qu'elle était aux toilettes. Elle ne voulait quand même pas que je rentre avec elle, aussi !? Je vais donc pouvoir aller voir ce fameux groupe de garçons qui m'intéresse tant ! J'arrive juste à temps avant qu'ils n'aient complètement fini de débarrasser leur table. Ils avaient pris du McDo à emporter, la classique pour nous maintenant. J'arrive un peu stressée, le sac tombant sur mon épaule.

« Euh salut ! Euh, c'est-c'est vous qui écoutiez du U2 ce ma- ce matin ? »

Voilà la phrase que je leur ai lancée. Je l'ai balbutiée, bégayée, malmenée. Mais c'est nul ! Oh mon dieu Anna, mais j'ai honte de moi ! Je ne pouvais pas faire pire. Quoique, je ne suis pas tombée devant eux, c'est déjà ça !

« Euh, bah oui ! Mais, on te connait ? répondit le gars aux Raybans

-Euh, bah, euh Non, enfin non, je me suis pas présentée, je m'app... »

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase, qu'il me stoppa net :

« Oui, eh bien, on va y aller avec mon crew, donc on te laisse hein ! Allez, au revoir ! »

Voilà la réponse que j'ai reçue, avec en supplément une petite tape sur l'épaule. En même temps, à quoi je pouvais espérer m'attendre avec une phrase d'accroche pareille ! Au fond de moi, j'avais envie de m'effondrer... HUMILIEE ! Le premier jour, en essayant d'aborder des gars qui par miracle ont les mêmes goûts musicaux que moi ! Mais plus stupide, on ne peut pas...

Ah y'a pas à dire, le côté meuf qui n'est jamais draguée est plus que ressorti à ce moment-là. Il est arrivé sur le tapis rouge !


BanaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant