It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me...
Ca y est c'est la rentrée. Je ne me suis pas vraiment préparée. J'ai enfilé mon jean préféré, ça fait deux ans que je l'ai, et je ne peux plus m'en passer. Une paire de Vans assortie à mon sweat, mes 10 euros du repas dans ma poche, et j'étais prête à y aller. J'avoue que je n'étais pas sereine à l'idée d'aller dans un nouveau lycée. Techniquement, c'est pas un 'nouveau lycée', puisque je rentre en seconde, et que je n'arrive pas en cours d'année. C'est juste que si j'étais restée à Lorient, j'aurais pu être avec mes amis d'avant... Vraiment, ça ne fait pas mal, le changement ?...
Déjà ce matin, ce fut la panique pour savoir quel bus il fallait prendre. Je serrais fort dans ma main le petit ticket pour Bordeaux Centre. Première épreuve : le bus presque plein. En effet, j'ai dû m'assoir à côté de quelqu'un. C'était une fille, qui devait avoir le même âge que moi, je pense. Avec ses horribles fausses mèches blondes et ses racines noires plus qu'apparentes, j'avoue que sa personne ne m'a pas vraiment plu au premier abord. Mais bon, je ne juge pas sur le physique !
« Tu vas au lycée Charles Grand ? lui demandai-je
-Ouais, pourquoi, t'es paumée ? » me rétorqua-t-elle.Et elle s'en retourna vers la fenêtre du bus, embuée par le manque d'air climatisé. Je crois que finalement, je ne m'étais pas trompée. Maintenant le bus est bondé. Ça doit faire quinze minutes que m'y suis assise, du Muse dans mes écouteurs. Ce groupe est divin, tellement il me fait triper ! Le temps d'un magnifique problème de mon iPod, j'ai pu entendre que le garçon installé devant moi écoutait également du rock alternatif... A peine le temps de déceler quelques notes de Coldplay, qu'un nouveau morceau dans mes oreilles s'est lancé. De plus, nous sommes déjà arrivés ! La quasi-totalité des gens du bus sont descendus au même arrêt que moi. En même temps, je ne pouvais pas me tromper, il porte le même nom que mon nouveau lycée !
J'arrive donc, en face des grands escaliers du bâtiment privé. Je peux parfaitement analyser chaque groupe. A droite, tout en haut, on dirait un groupe de pimbêches, le genre de filles populaires pour montrer leurs seins en soirée, et finir mortes au bout de deux verres, complètement cramées... Deux mètres plus loin se trouve le groupe des populaires. C'est-à-dire les couples, trois gars vraiment beaux gosses, avec chacun leur copine, canons elles aussi. C'est un peu le genre de groupe inaccessible, dans lequel tu rêves d'être un jour, alors que tu sais très bien que ça n'arrivera jamais... Vous voyez du quel je veux parler...
Après, il y a le groupe des quatre filles, celles qui sont inséparables. Mais il presque impossible d'aller avec elles ! Plus bas, le groupe des gars un peu beaux gosses, les Skaters, avec leurs slims moutarde et leurs vestes Bizzbee.Au bas des rambardes, se trouve un groupe qui m'intéresse fortement. Il y a l'air d'avoir un leader. Il porte des Raybans, un blouson en cuir noir orné d'écussons de différents groupes et il tient dans sa main droite une superbe enceinte qui diffuse autour d'eux du U2. Un des autres gars a les cheveux bruns très foncés, et quelques bouclettes tombent sur son visage. Il porte un slim noir, une veste en lin et des Dr. Martens. Le troisième de la bande porte un chapeau noir par-dessus ses cheveux blonds, des boots à la rangers et un blouson usé en cuir marron.
Ce groupe m'a l'air... parfait ! Bon, malheureusement, je n'ai pas le temps de se décider d'aller les voir que la sonnerie retentit. Une envie soudaine de fredonner un 'Le train 8110 est arrivé en direction de Paris' me traverse l'esprit, mais je me retiens. Je suis la majorité de gens, qui se rendent en haut de la cour. En effet, un vieux monsieur se tient debout sur une petite estrade fragile. Ses yeux globuleux lui donnent l'impression d'être tout droit sorti d'un asile. Mais sa voix roque me stoppe net dans mon délire.« Bonjour à tous, je suis monsieur Simpert, proviseur du lycée Charles Grand. Je vais procéder à l'appel des classes de seconde. »
Ses cheveux, badinés de cire, lui donnent un air plutôt gentleman, mais vieux. Ca y est, l'appel commence. On doit se ranger deux par deux.
« Seconde B, Jordan Allouch, Benoit Bacant, Anna Delmartier... »
Après, j'ai arrêté de retenir les noms. Anna Delmartier, c'est moi. Je note juste la présence dans ma classe de mon 'amie' du bus, la fille aux fausses mèches blondes. Et aussi celle de deux des trois garçons du groupe qui écoutait du U2, quelques cagoles, et deux trois beaux gosses.
Heureusement que je me suis maquillée un minimum ! Ni trop, ni pas assez, juste la moyenne. Je vous ai dit, je suis une fille normale, totalement banale.
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Banale
Roman pour AdolescentsJe suis une fille normale. Une fille banale. Mais pas le genre de fille qui attire les gars, je suis plutôt la pote qui donne des conseils, mais qui n'est jamais draguée. Mais bon, on ne peut pas vraiment dire que je suis féminine, je suis une lazy...