L'espace se composait de tout ce qui avait pour habitude de m'horripiler. Tout était sale, poussiéreux, sombre. Des araignées m'accueillaient à l'entrée du local. Pourtant, j'ai rapidement appris à apprécier les archives. Rares étaient les personnes qui s'y présentaient. Alors j'ai rapidement considéré l'endroit comme étant mien. C'était mon espace de travail, l'espace que je m'étais appropriée. Il n'avait rien de chaleureux, mais je m'y sentais à l'aise. Moi, au milieu des étagères remplies de documents, moi face au silence des murs de cartons, c'est là que je me sentais le mieux. J'ai beaucoup romancé ma vie aux archives. Je me suis vue dans une bibliothèque des plus impressionnantes, à trier de vieux livres tout au long de la journée. Je me suis imaginée être un bonhomme costaud chargé de dénuder les armoires de leurs papiers grâce à sa force imposante. J'ai donné mes meilleurs concerts sur des tas de musiques différentes, perchée sur l'escabeau qui surplomberait la scène. J'ai créé mes meilleurs clips musicaux en déambulant dans les allées de paperasse. C'était moi, les armoires, la musique et mon fidèle charriot. C'était spontané, c'était pur, c'était intime.
3 mai 2022

VOUS LISEZ
Dear Diary,
RandomPour que le souvenir de mes émotions ne s'évapore pas avec le temps. Pour que je me souvienne de la douleur. Pour que je me souvienne de l'euphorie. Pour que je me souvienne de l'amour et de la haine. Pour que ces sensations ne sombrent pas dans l'o...