Chapitre 16 : Echo trempé

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Je viens de rentrer, ramenée par Alejandro qui n'a pas arrêter de me raconter des histoires à la fois drôle et étrange dans lesquelles il a été témoin. Cette journée de travail a été fatigante et je pense que c'est la première fois que Méga n'y assiste pas. Apparemment il avait une réunion, encore avec ce fameux Pablo. Au moins ça me fait des vacances et même si j'ai des difficultés à le reconnaitre, Alejandro fait beaucoup d'effort pour se racheter. Ce n'est pas pour autant que j'ai changé d'avis, bien au contraire, mais cela me fait du bien d'avoir de la compagnie et quelqu'un à qui parler. Madison est là pour me soutenir depuis le début mais je ne la vois pas souvent.

En montant les escaliers, je défais mon chignon et ébouriffe ma crinière afin de pouvoir les laver ce soir. A peine rentrée dans la chambre, j'enlève déjà ma chemise et me débarrasse de mes chaussures. Les journées au cabaret sont si longues que j'ai parfois du mal de tenir debout le soir. Sachant qu'il est souvent proche de minuit ou une heure du matin quand je rentre, seulement quand j'ai de la chance. Je me dirige vers la salle de bain pendant que j'enlève mon débardeur qui était la dernière parure cachant mon buste maintenant nu. A peine je mets un pied dans la pièce que je rebrousse directement chemin en cachant ma poitrine.

Merde. Putain de merde. La buée enivre l'habitacle ainsi que la fragrance d'un gel douche pour homme très boisé. Mon cœur s'accélère à la vitesse de la lumière, je bug inconsciemment. Les informations se lancent mais je ne réussis pas à les capter et réagir.

Seul un râle de plaisir en écho à l'écoulement de l'eau m'est perçu. Mes yeux parviennent à distinguer une silhouette sous la douche, une main contre le mur et l'autre beaucoup plus bas. J'avale ma salive avec difficulté, j'ai comme l'impression d'en avoir un surplus qui s'agglutine peu à peu dans ma bouche. Il ne m'a pas remarqué et je dois avouer que je n'arrive pas à décrocher les yeux de cette scène. Parce qu'elle a un effet immédiat sur ce qu'il se passe dans ma culotte. J'entrevois sa main accélérer le mouvement alors que mon cœur palpite jusqu'à en faire trembler mes jambes d'excitation. Ma cavité se contracte face à cette vision et s'humidifie d'envie.

- Natacha... souffle-t-il de sa voix suave.

Un grognement distinct échappe de ses lèvres au moment où son bassin émet un coup sec. Mon visage pâlit, j'ai la sensation de ne plus rien observer autour de moi tellement mon cœur émet un boucan infernal dans toute ma poitrine. Je m'éclipse rapidement avant qu'il ne sorte de la douche et enfile mon débardeur. D'un saut rapide, je bondis sur le lit et m'allonge mimant un semblant de fatigue. Mon kidnappeur vient de se faire plaisir en pensant à moi. Pire encore, en prononçant mon prénom.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ?

Mon corps s'enflamme quand la porte s'ouvre sur un Méga torse nu, un bermuda sur les hanches et les cheveux mouillés. Mes yeux cherchent à tout prix une raison de se poser sur un autre sujet présent dans la pièce mais il est difficile de totalement esquiver sa présence. Un soupir bruyant s'échappe de mes lèvres, probablement l'angoisse et l'excitation qui se sont accumulées au creux de mes poumons. Méga me regarde étrangement avant d'émettre un sourire malicieux qui a le don de me mettre vite mal à l'aise. Il s'étale de tout son long sur le lit en fixant le plafond et passe sa langue sur sa lèvre inférieure.

- On voit tes tétons, lady.

De l'air, j'étouffe.

Je manque de tomber du lit en reculant, presque offusquée. Ma réaction l'amuse alors que sa remarque m'incommode. Je m'empresse de me lever et d'aller dans la salle de bain sans un mot de plus. La clé ne fait qu'un tour juste avant que je me laisse glisser contre la porte. En passant mes mains sur mon visage, je m'aperçois que ma peau est toute matte de sueur et je file sous la douche en laissant couler l'eau sur ma tête un moment. La vision de Méga se faisant plaisir en pensant à moi tourne en boucle dans ma tête. Je suis certaine qu'à l'instant où il a regardé ma poitrine, il a éprouvé des pensées impures à mon égard. Et bon sang qu'est-ce que ça me fait du bien. Cet homme m'a regardé sans me sauter dessus et il m'a désiré comme jamais Gabriel ne l'avait fait auparavant. Il a analysé mon corps sans même éprouver le besoin de me faire du mal comme tous ces fous du cabaret. J'admets que je ne suis pas insensible à ses charmes et ce jeu dangereux commence à se retourner contre moi. Je me suis engagée à lui faire tourner la tête et finalement c'est lui qui me le fait.

Destin et Festin - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant