Destin et Festin - Tome 1

Chapitre 5 : Hostilité

La voiture dans laquelle j'ai été installée respire le luxe à pleins nez. On sent qu'il trempe dans des histoires pas nettes. D'un noir mat et d'un aileron, son allure est encore plus féroce, AMG GT. J'ai fini par reconnaitre ce bolide après l'avoir joué dans certains jeux de course comme Forza. Mon attention portée sur l'habitacle a l'air de le surprendre mais il n'en dit rien. Je me contente de me concentrer sur ce qui me semble moins horrible que ce que je viens de subir.

Nous arrivons au bout d'une vingtaine de minute ayant foncé comme un malade sur la route. Je le soupçonne d'essayer de faire sensation, pourtant il ne m'adresse aucun regard ni aucune parole. Il se contente de regarder droit devant avec un air très décontracté au volant. Lorsque nous descendons de la voiture, une demeure très grande nous accueille. Perdue dans les champs et les vignes, mon regard se redresse vers lui pour véhiculer mon incompréhension. Pour seule réponse, des menottes se referment autour de mes poignets.

- T'es sérieux ? lâché-je enfin.

- To be on the safe side, répond-il avec un sourire malicieux.

Juste pour être sûr.

Les sourcils froncés, je ne tente pas de lutter. Pas pour l'instant, pas avec ce que je viens d'endurer. Je dois réfléchir à mon comportement et comment faire pour m'en sortir. Si je commets une nouvelle erreur comme celle-là, je risque gros et ça n'est pas envisageable. En rentrant dans cette villa, sa main m'incite à poursuivre en passant dans le bas de mes reins. Un frisson me parcoure et machinalement je m'écarte, bien trop fragile de ce contact. D'un geste frustré par ma réaction, il attrape ma nuque avec intensité. Incapable de cacher ma surprise, je lâche un petit cri. Un rictus lui échappe des lèvres tandis qu'il m'amène à sa salle de bain. Je réalise alors avoir déjà vu cette dernière puisque j'ai été enfermée dans sa chambre avant de faire mon malaise.

- Je ne te baiserais pas, lâché-je.

- I didn't bring you here to rape you, stupid, répond-il en lâchant un bruit las.

Je ne t'ai pas amenée ici pour te violer, idiote.

- Pourquoi alors ?

- Madison's coming, undress you.

Madison va arriver, déshabille-toi.

Je plonge mes yeux sombres dans les siens et lui véhicule toute la haine qui grandit en moi. Il hausse un sourcil alors qu'un sourire énigmatique lui arbore les traits.

- Hors de question, je n'ai pas besoin d'elle.

- Listen me.

Ecoute moi.

- Si non quoi ?

D'un geste brusque, il m'attrape fermement la mâchoire. Sa main se referme tellement que j'en ai des crampes aux joues. Les yeux figés dans les siens, il se contente de son air calme et doux. Je n'arrive décidément pas à comprendre comment fonctionne cet homme.

- Je vais mettre ma bite dans ta bouche et t'étouffer avec, dit-il avec son accent doublé de sa fermeté.

Il parle français ?

Sans plus un mot, j'acquiesce d'un signe de tête et son emprise se desserre, suscitant une de mes mimiques pour soulager mon visage endoloris. La façon dont il m'a parlé en français a suffi à me convaincre qu'il aurait ce qu'il voudrait même si je décidais de me battre. Sa voix passe en boucle dans ma tête, ressassant comment les mots roulent entre ses lèvres. Un instant sans décoller mes yeux de ce dernier sujet, il le réalise et esquisse un sourire satisfait avant de s'éclipser en refermant la porte à clé derrière lui.