Prends ma main

Chapitre 1 partie 1

Marry poussa la lourde porte de l'immeuble, traînant derrière elle une valise cabossée. L'appartement qu'elle avait loué à distance se trouvait dans un petit village italien, loin des destinations touristiques prisées. Situé au troisième étage d'un bâtiment décrépit, l'appartement n'avait aucun charme particulier, mais il était abordable, et c'était tout ce qui comptait pour le moment.

Elle monta les marches avec précaution, son ventre arrondi rendant chaque mouvement un peu plus difficile. Arrivée devant la porte, elle inséra la clé et la poussa doucement. La pièce principale était modeste, avec des murs blancs simple et un sol carrelé aux motifs démodés. Une petite table et deux chaises étaient les seuls meubles de la pièce, à l'exception d'un canapé décoloré par le temps.

La jeune femme s'avança lentement, posant sa valise à côté du sofa. Elle s'assit et prit une profonde inspiration, posant instinctivement une main sur son ventre. Elle espérait que ce petit village reculé lui offrirait le refuge et la tranquillité dont elle avait besoin pour se reconstruire. Les rêves d'enfant qu'elle avait nourris autrefois semblaient si loin, remplacés par une réalité bien plus dure et imprévisible.

Elle se leva et se dirigea vers la minuscule cuisine. Les placards étaient presque vides, à l'exception de quelques ustensiles de base. Elle ouvrit le réfrigérateur : il était vide aussi. Un soupir lui échappa. Il y avait tant de choses à faire pour rendre cet endroit vivable, mais elle n'avait pas le choix. Chaque tâche serait une étape vers une nouvelle vie.

En commençant à ranger ses affaires, la blonde trouva quelques photos qu'elle avait emportées. Elle hésita un instant, puis décida de les placer sur une étagère. Les visages familiers de ses parents et d'elle-même, souriants, semblaient apporter une touche de chaleur dans cet environnement austère.

Mais en voyant ces images du passé, une question persistante refit surface : serait-elle capable d'aimer son bébé comme sa mère et son père l'avaient aimée ? La peur et le doute s'insinuaient en elle, mais elle savait qu'elle devait essayer.

En fin de matinée, après avoir rangé une partie de ses affaires, Marry sortit pour découvrir le village où elle allait vivre ses prochaines années. Les rues étaient étroites et pavées, bordées de maisons anciennes aux façades décrépies. Les habitants semblaient tous se connaître et la dévisageaient avec curiosité. Elle fit quelques courses dans une petite épicerie, achetant le strict nécessaire pour les jours à venir.

De retour à l'appartement, elle prépara un repas simple. Assise à la table, elle mangea en silence, ses pensées tournées vers l'avenir. Elle se demandait comment elle allait reconstruire sa vie ici, loin de tout ce qu'elle avait connu.

Avant d'aller se reposer, elle se pencha par la fenêtre ouverte de sa chambre. La brise douce de la journée apportait avec elle des parfums de fleurs et de terre humide. La blonde posa une main sur son ventre.

« Nous allons y arriver, toi et moi. Nous trouverons notre place. » se murmura-t-elle, à elle et au bébé.

Après s'être coucher, pour tenter de faire une petite sieste, elle se tourna et se retourna sur le vieux matelas de l'appartement. Les stores à moitié fermés laissaient passer des raies de lumière qui zébraient les murs défraîchis. Malgré la fatigue accumulée par le voyage et le déménagement, le sommeil lui échappait. Son esprit ne cessait de ressasser les événements récents.

Elle se leva finalement, résignée à abandonner toute tentative de sieste. La chaleur de l'après-midi emplissait la petite pièce, rendant l'air lourd et oppressant. Elle décida de sortir à nouveau, espérant que la promenade l'aiderait à apaiser son esprit.

En descendant les marches de l'immeuble, elle se retrouva de nouveau dans les ruelles étroites du village. L'après-midi avançait lentement, et les habitants, pour la plupart, étaient encore à l'abri de la chaleur, derrière des volets mi-clos. Marry marcha sans but précis, ses pas la guidant au hasard.