Marry se dévisagea dans le miroir, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres. Ses yeux brillaient d'une lueur nouvelle, un mélange d'optimisme et de détermination. Elle attacha ses cheveux en un chignon mal fait, des mèches rebelles s'échappant ça et là, mais elle les laissa pour l'instant. Elle se lava le visage, l'eau fraîche balayant les dernières traces de fatigue et d'angoisse, effaçant les ombres d'une nuit de sommeil apaisé, presque comme celle d'un bébé.
Une fois satisfaite de son reflet, elle se dirigea vers sa chambre. Le gilet qu'elle enfila était doux et réconfortant, une étreinte familière qui lui apportait une sensation de sécurité. Elle descendit les escaliers, ses pieds glissant légèrement sur les marches en bois, chaque pas résonnant dans le silence paisible de la maison.
Dans la cuisine, elle se servit un café noir, le goût amer et fort promettant de l'aider à émerger de son état rêveur. Elle porta la tasse à ses lèvres, savourant la première gorgée, puis s'approcha de la fenêtre. Son regard se posa sur le jardin fleuri, éclatant de couleurs vives sous le soleil printanier. Un énorme sourire se dessina sur son visage, l'odeur des fleurs et des nouvelles feuilles emportant avec elles les craintes de l'hiver passé. C'était un nouveau départ, une nouvelle vie, et tout semblait possible.
Mais soudain, son sourire s'effaça. Elle fronça les sourcils, un frisson d'inquiétude parcourant son échine. D'habitude, lorsqu'elle se levait, Lior était là, à ses côtés, son petit garçon débordant de questions innocentes. L'absence du bruit habituel dans la maison la plongea dans l'incertitude. Elle déposa sa tasse sur le meuble, le cliquetis du verre contre le bois résonnant comme un coup de gong dans le silence ambiant.
« Lior, tu es où, mon cœur ? » appela-t-elle, sa voix trahissant une pointe d'anxiété.
L'écho de ses mots flotta dans l'air, mais aucune réponse ne lui parvint. Un frisson d'angoisse lui parcourut le corps alors qu'elle commença à parcourir les couloirs de la maison, la familiarité des lieux se transformant en source de stress. Chaque pièce qu'elle inspectait alimentait son inquiétude.
Elle rejoignit rapidement la chambre de son fils, mais il n'y était pas. Le lit défait, les jouets éparpillés au sol. Le cœur battant, elle fit le tour des pièces, se lançant dans une quête frénétique, son esprit s'emballant avec chaque seconde qui passait. Chaque porte ouverte ne faisait qu'accroître sa panique, chaque coin de la maison devenant un potentiel lieu de disparition.
Finalement, quand Marry attrapa son téléphone pour contacter Aeden, qui était censé travailler, elle se figea soudain en entendant des pleurs. Le son, d'abord lointain, devint de plus en plus distinct. Elle sentit une boule d'angoisse se former dans son ventre et s'approcha du bureau d'Aeden, l'oreille tendue, tout en ouvrant la porte.
Lior, son petit garçon de huit ans, était assis sur le siège de son père, son visage caché par ses cheveux en bataille, tremblant sous le poids de ses larmes. Il pleurait à chaudes larmes. Marry ressentit un élan de protectivité, une impulsion irrésistible de le prendre dans ses bras, de le serrer si fort contre elle pour lui murmurer que tout irait bien, qu'elle était là pour le protéger. Ses bras se portèrent instinctivement vers lui, mais elle se figea, son cœur se serrant à la vue de son fils en détresse.
À côté de lui, Aeden se tenait, le regard baissé sur un cahier ouvert, les sourcils froncés. Marry fronça les sourcils en voyant cette scène, perplexe et frustrée. Pourquoi Lior pleurait-il ainsi ? Et pourquoi Aeden ne réagissait-il pas ? Le malaise de son fils lui arrachait le cœur, et elle se demanda pourquoi le brun ne semblait pas s'en apercevoir, piégé dans ses propres pensées.
« Alors ça fait combien ? » demanda finalement Aeden, sa voix calme mais teintée d'une impatience sourde.
À ce moment précis, Marry comprit enfin, un petit soupir s'échappant de ses lèvres. Lior était tout simplement en train de faire des mathématiques avec son père. La révélation la frappa avec une clarté douloureuse. Leur fils détestait cette matière, c'était sa bête noire, un véritable cauchemar pour lui. Les mathématiques, avec leurs chiffres et leurs équations, le laissaient perdu, comme un navire à la dérive dans une mer de confusion.
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Prends ma main
RomanceMarry Harrison avait une étrange habitude de se retrouver dans des endroits inconnus sans se souvenir de comment elle y était arrivée. Un jour, elle fut découverte par Aeden Lucchese dans son bureau. Effrayée et incapable de répondre à ses questions...