Chapitre 5 partie 1

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Aeden avait toujours été un travailleur acharné. Il pouvait passer des heures devant des dossiers, enchaînant les tâches sans relâche; un véritable bourreau de travail. Pour lui, le succès se mesurait à l'aune de l'effort et de la rigueur, et il attendait de ses employés la même éthique. Heureusement pour lui, Gio partageait cette mentalité. Comme Aeden, il passait ses journées enfermé dans son bureau, plongé dans une montagne de travail.

Depuis leur enfance, ils avaient appris aux côtés de leurs pères, qui étaient collaborateurs à l'époque, à travailler dur pour réussir. La route n'avait pas toujours été simple, mais aujourd'hui, ils trouvaient plus de plaisir dans le travail que dans la vie elle-même. Leur amitié et leur partenariat avaient été forgés dans ce creuset d'effort commun et de sacrifices.

Cependant, ces dernières semaines, Aeden ne pouvait s'empêcher d'être distrait lors des réunions et de ses déplacements. La présence de Marry, cette blonde énigmatique vivant sous son toit, hantait ses pensées. Il avait des doutes croissants, mais ce qui le troublait le plus, c'était le silence de Gio. Son ami observait toujours beaucoup, et il était surprenant qu'il ne lui ait pas encore parlé du comportement de la jeune femme, alors que même lui avait remarqué des anomalies.

Pourquoi Gio ne lui avait-il pas dit que Marry avait un lien avec les Genovese ? Pourquoi, lorsqu'il lui avait avoué avoir trouvé une arme parmi les affaires de la blonde, Gio n'avait-il pas réagi ? Il se sentait de plus en plus méfiant. Quelque chose se cachait, et il détestait être laissé dans l'ignorance. Cette situation commençait à éroder sa confiance, même envers son ami d'enfance.

Il savait, au fond de lui, que douter de Gio était absurde. Jamais le blond ne pourrait le trahir, ils avaient trop partagé pour cela. Mais les faits étaient là, et Aeden ne pouvait ignorer les signes troublants. La seule solution était de découvrir la vérité par lui-même.

Ainsi, il se résolut à fouiner dans les affaires de Gio pour obtenir des réponses. Il envoya son ami en mission, créant ainsi l'opportunité de fouiller dans son bureau. C'était la deuxième fois qu'il se voyait contraint de mettre son nez dans les affaires des autres, et il détestait toujours autant cela.

Avec une détermination froide, le brun se dirigea vers le bureau, son esprit bouillonnant de questions. Il arriva devant la porte du bureau de Gio, hésitant un instant avant de l'ouvrir. Le bureau, habituellement empreint de l'atmosphère concentrée de son ami, lui parut étrangement vide et inhospitalier.

Aeden s'approcha du bureau, ses yeux scrutant chaque recoin à la recherche d'indices. Il ouvrit les tiroirs un à un, fouillant méticuleusement parmi les papiers et les dossiers. Chaque document passé en revue, chaque note inspectée, augmentait son malaise. Mais il ne trouvait rien de concret, rien qui puisse expliquer le comportement de Gio ou sa réticence à parler de Marry.

Alors qu'il fouillait, une question persistante s'insinuait dans son esprit : et si Gio savait quelque chose qu'il ne pouvait pas dire ? Une vérité trop dangereuse ou trop compliquée pour être partagée. Cette pensée le hantait, rendant chaque seconde de son intrusion encore plus insupportable.

Finalement, après ce qui lui sembla une éternité, Aeden referma le dernier tiroir avec un soupir de frustration. Il n'avait rien trouvé, mais il sentait que la vérité n'était pas loin. Son regard se posa alors sur l'ordinateur éteint de Gio. Poussé par une détermination fébrile, il l'alluma rapidement et, sans hésitation, tapa le code que son ami n'avait jamais changé depuis des années : la date de la mort de son père.

L'ordinateur s'ouvrit sans résistance et Aeden commença à fouiller parmi les dossiers. Son cœur s'accéléra lorsqu'il tomba sur un dossier intitulé "Marry Harrison". Avec une appréhension mêlée d'espoir, il cliqua dessus. À sa surprise, le dossier ne contenait qu'un seul document : le dossier psychologique de Marry. Aeden soupira bruyamment, se souvenant que Gio le lui avait déjà partagé. Pourtant, quelque chose le poussait à vérifier de nouveau.

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