Gio, de son nom complet Giovanni, arborait toujours une façade joviale. Chaque fois qu'il croisait quelqu'un, un grand sourire illuminait son visage, donnant l'impression qu'il était toujours de bonne humeur. C'était une expression qu'il utilisait habilement pour se protéger des autres, une sorte de masque derrière lequel il pouvait se cacher. En prétendant être heureux, il pouvait garder ses véritables émotions à l'abri des regards indiscrets.
Mais la réalité était bien différente. Depuis la mort tragique de sa mère et de ses sœurs lorsqu'il avait douze ans, son cœur s'était brisé. Cette perte dévastatrice avait créé un gouffre de douleur en lui, un vide qu'il ne parvenait pas à combler. Pour ne pas inquiéter son père, il avait appris à cacher cette souffrance derrière un sourire éclatant.
Son père, préoccupé par son bien-être, l'avait envoyé à plusieurs reprises chez des psychologues et des thérapeutes. Cependant, Gio ne se rendait à ces rendez-vous que pour observer comment les spécialistes tentaient de le manipuler pour qu'il leur confie ses sentiments. Il s'asseyait dans leurs bureaux, les regardant avec une curiosité froide, étudiant leurs techniques et leurs questions comme un analyste désintéressé. Jamais il ne laissait transparaître la vérité. Les séances se succédaient, mais Gio restait hermétique, son sourire de façade inébranlable.
À chaque visite, il devenait plus habile à maintenir cette barrière, à rendre ses émotions inaccessibles. Cette maîtrise de soi lui permettait de naviguer dans le monde sans que personne ne devine le tourment intérieur qui le rongeait. La mort de ses proches avait laissé des cicatrices profondes, mais Gio avait choisi de ne les montrer à personne, préférant porter le masque du bonheur et de la légèreté pour protéger son âme blessée.
Le blond se rappelait, lui assis dans le fauteuil en cuir face à un énième thérapeute, passait ses séances à observer attentivement chaque mouvement et chaque mot du professionnel. Les observations qu'il faisait étaient méticuleuses. Il remarquait comment les thérapeutes employaient des phrases spécifiques, destinées à créer un sentiment de confiance et de sécurité.
« Tout ce que tu me diras restera entre nous. » commençait souvent le thérapeute, une phrase qui se voulait rassurante mais qui sonnait vide aux oreilles de Gio. Il savait que cette déclaration était une technique standard pour inciter à la confidence.
« Je suis ici pour t'aider, pas pour te juger. » ajoutaient-ils parfois, avec un sourire bienveillant. Cette phrase visait à briser toute barrière de méfiance et à encourager l'ouverture. Pourtant, Gio voyait derrière ce masque d'empathie une méthode calculée pour percer ses défenses.
Un autre classique était : « Tu peux tout me dire, il n'y a pas de mauvaise réponse. » Cela créait une illusion de sécurité où la personne se sentait libre de parler sans craindre de répercussions négatives. Mais Gio savait que chaque mot serait analysé, chaque réaction décortiquée.
Les thérapeutes tentaient aussi de trouver des points d'accroche émotionnels. « Parle-moi de tes sœurs. Comment était-elle ? » Cette question, sous des dehors innocents, visait à ouvrir une brèche dans la carapace de Gio. Cependant, il répondait toujours avec des descriptions superficielles, évitant soigneusement les souvenirs douloureux qui pouvaient trahir sa vulnérabilité.
Il analysait également les silences. Les thérapeutes savaient que le silence pouvait pousser les patients à parler pour combler l'inconfort. Mais Gio se contentait de fixer un point imaginaire, refusant de laisser ce vide le manipuler.
Il notait aussi les changements subtils dans le ton de voix. Un ton plus doux et apaisant était utilisé pour évoquer les souvenirs heureux, tandis qu'un ton plus sérieux et concerné apparaissait lorsqu'il parlait de ses sœurs ou de sa mère. Ces variations visaient à guider ses émotions et ses réponses, une orchestration subtile que Gio trouvait presque insultante dans sa transparence.
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Prends ma main
RomanceMarry Harrison avait une étrange habitude de se retrouver dans des endroits inconnus sans se souvenir de comment elle y était arrivée. Un jour, elle fut découverte par Aeden Lucchese dans son bureau. Effrayée et incapable de répondre à ses questions...