PDV Lumi
Il fait particulièrement beau ce matin.
Après des journées de pluie et de grisaille, le soleil a enfin daigné faire son apparition et nous abreuver de ses rayons. Je dis ça parce que ça fait deux heures que je suis réveillé alors, ouais, j'ai eu le temps de le voir se lever, le soleil.
Pour la énième fois de la matinée, je baille à m'en décrocher la mâchoire puis grimace lorsque mon bras endolori se rappelle à moi. Plus le temps avance, plus mes nuits sont atroces, et je crains bien que mon dernier mois ne soit fait que d'insomnies.
Je n'ai pas eu le courage de me lever, pas par paresse, non, mais parce que je suis incapable de me détacher du corps brûlant collé contre le mien.
Attendri, j'enfonce mon nez dans les cheveux noirs de mon mari et inspire à plein poumon son odeur si entêtante. Bordel, je ne m'en lasserai jamais !
Je le sens bouger doucement contre moi et son bras se resserre autour de ma taille tandis que son visage s'enfouit un peu plus dans mon cou. Je souris. Si ça ce n'est pas la définition du bonheur alors que peut-elle être ?
Ma main s'aventure dans son dos et se met à caresser sa peau pâle ainsi exposée. Je serai toujours fasciné de voir ce contraste entre nos deux corps, entre sa peau blanche et mon teint hâlé, entre ses cheveux ébènes et mes mèches opalines, entre ses yeux sombres et mes iris indigos. Deux parfaits contraires qui se complètent tout aussi bien.
Soudain, je sens des lèvres se presser contre mon cou et l'une des jambes de Zac se faufile entre les miennes.
— Bonjour mon p'tit renard, grogne t-il de sa voix rauque matinale.
J'entoure ses épaules de mes bras puis embrasse sa tête toute échevelée. Levant son visage vers moi, il m'adresse un petit sourire encore à moitié endormi. Je fonds. Complètement.
Cela va faire maintenant quatre ans que Zac et moi sommes liés, mais il m'arrive encore parfois de ne pas réaliser la chance que j'ai. J'ai aimé cet homme dès l'instant où je l'ai vu et l'ai désiré pas beaucoup plus tard. Longtemps, il est resté mon meilleur ami, mon âme-sœur, celui sur qui je pouvais compter quoi qu'il arrive et qui ne me laisserait jamais tomber. Seulement, à partir de l'adolescence et avec mes premiers cycles de chaleur, j'ai vite compris que ce que je ressentais envers lui était bien plus profond que ça.
Zac, c'est ma vie toute entière. Et je ne verse pas dans l'hyperbolique lorsque j'affirme qu'il a été la bouffée d'oxygène dont je manquais cruellement. Avant notre rencontre, je n'avais fait que subir passivement le temps qui passe, me laissant porter par les jours sans que ces derniers ne revêtent une quelconque importance pour moi. Avec Zac, c'était complètement différent. Chaque jour, je me réveillais avec cette joie féroce de profiter de la vie et d'en expérimenter tous les aspects accompagné de ma moitié. Je n'ai jamais douté de notre amitié et de ce lien indestructible qui nous unissait ; il ne s'expliquait pas, mais il était là.
Quand j'ai commencé à réaliser qu'en plus d'être la personne que j'aimais le plus au monde, Zac se transformait en l'objet de mes désirs, j'ai d'abord vu ça comme la suite logique des événements. Au fond, le désir est humain et Zac est un très bel homme, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.
Puis ça a commencé à me ronger. Tiraillé entre la volonté de préserver notre amitié et cette terrible envie qui me poussait vers lui, je peinais à trouver le juste milieu qui s'était pourtant jusqu'alors si naturellement imposé entre nous. Je le voulais, irrémédiablement, mais je ne parvenais pas à exprimer ces sentiments. Ou ne le voulais-je pas ?
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A l'ombre de ton sourire
RomanceLes plus beaux souvenirs de Zac commencèrent avec le sourire de Lumi. Il avait quelque chose de fascinant Lumi, avec ses grands yeux indigos et ses dents de travers. Rien ne semblait pouvoir l'atteindre ni entacher la joie féroce avec laquelle il ab...