07/04/17, Mille voix.

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Le son grésilla encore et l'image revint sur le reportage.

Ça s'était passés en quatre secondes. Seulement quatre petites secondes et l'atmosphère dans le salon avait changé du tout au tout.
D'abord Astrid. Après avoir sursauté, elle avait eu l'impression que les «Astrid» lui étaient adressés. Pourtant, ç'aurait pût être pour une autre personne mais elle avait ressenti cette voix jusque dans ses entrailles tellement elle se sentait concernée.
Puis, les six sœurs avaient tressaillie. Elles s'étaient regardées avec inquiétude et surprise et leurs visages avaient viré au rouge brutalement.

Plus personne ne parlait, seule la télévision continuait à déblatérer sur Doscogne et son ciel violet. La jeune française fixait toujours l'écran l'air perdu, comme si elle le voyait encore noir.

- Astrid ! Une main se balada devant les yeux de celle-ci dans l'espoir de la sortir de sa torpeur. Je te demandais si tu voulais des chips.

- Vous avez entendu ?! S'écria-t-elle.

- Entendre quoi ? S'étonna Mai.

- La voix... Son regard se reperdait dans le vide, Astrid essayait de se rappeler comment s'était arrivé.

- La voix ? Quelle voix ?
S'était au tour de Paule de faire celle qui n'avait pas comprit.

- Vous n'avez rien entendu ?

- Bah, non. Il fallait entendre quelque chose de spécial ?

- Mais... Mais la voix, là ! Qui disait «Astrid» ! Faites pas comme si vous n'avez rien entendu !
La jeune française s'était levée, le visage rouge de confusion et d'agacement.

- Mais ne cri pas, Astrid. Nous, on n'a rien entendu. Je suis désolée, Antoine calmait-elle la situation.

- Vous n'avez pas entendu cette voix ? Vous vous moquez de moi là ! L'écran est devenu noir et il y a cette voix qui disait mon prénom aussi clairement que quand je vous parle maintenant !

Les six québécoises se regardaient le visage interrogateur et finalement, Émah s'adressa à sa correspondante d'une voix douce mais ferme : «tu dois être fatiguée, vas dormir.»

- Je... je... cette voix ! Vous l'avez toutes entendues ! Vous... je... Astrid en perdait ses mots, elle était pleine d'incompréhension et de rage. Elle soupira en se rasseyant sur le bord du canapé en enfouissant sa tête dans ses mains.

- Vas dormir. La voix d'Émah résonnait beaucoup plus durement maintenant.

Après avoir constaté que les jeunes filles continueraient de nier, la française parti mi-courant, mi-marchant à l'extérieur. Elle avait besoin de se calmer.

Le vent tiède lui frappa le visage de plein fouet et Astrid se souvint du ciel à la couleur étrange. Elle le contempla quelques seconde avant de marcher d'un pas décidé jusqu'à un coin tranquille et agréable pour réfléchir aux événement de la journée.

Il y avait assez peu de personne dehors, elles avaient sans doutes peur que le ciel ne leur tombe sur la tête ! L'adolescente ruminait de sombres pensées. Elle était si troublée ! Et énervée ! Pourquoi Paule, Mai, Émah et Antoine niaient-elle avec autant d'ardeur ? Si c'était une blague, elles auraient dût arrêter bien plus tôt ! Il y a un moment où ce n'est plus drôle ! Argn ! C'était tellement agaçant !

Ses pas la menèrent au hasard vers un jardin aux arbres bourgeonnant. Elle s'allongea sur un banc dont la peinture verte semblait avoir envi de s'enfuir en courant, écarté des autres et où le ciel n'était pas dissimulé par les arbres.

Elle observa ce plafond infini, incertaine. Le ciel était-il vraiment violet ? N'était-ce pas seulement un jeu de lumière (étrange, elle vous l'accorde) entre les nuages ? Elle avait du mal à croire que, parce que le ciel avait décidé d'être violet aujourd'hui, il le serai réellement. Mais comment pouvait-elle contester la nature ? Après quelques longues minutes, ses pensées s'envolèrent et ses yeux se fermèrent doucement, hypnotisés par la couleur envoûtante.

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