Barnsley
15 Mars
Le vent chatouillait sa peau. Le printemps arrivait, toutefois, le froid de l'hiver peinait à lui céder la place. Toujours plongé dans l'obscurité derrière ses paupières, il senti sa peau frissonner. Il fallait qu'il s'habille plus chaudement. Mais retourner à l'intérieur lui était trop difficile.
Isaac replia ses jambes vers son abdomen et fit crisser l'épais tapis de paille dans son dos. Quand c'était-il rendu aux écuries ? Ses derniers souvenirs étaient particulièrement flous. Il s'était perdu un moment dans la contemplation des roses de sa mère, et après ?
Il avait perdu le contrôle. Pourquoi ? Quel avait été le déclencheur ? Après avoir tant lutté pour ne plus errer sous la forme de ce monstre qu'il haïssait tant... Tant d'effort réduit à néant. Pourtant, ses pensées étaient claires, comme lorsqu'il était sous forme humaine, à présent.
Toujours les yeux clos, il parcourut son pouce de son index et y découvrit avec soulagement les contours humains de sa main. Un soupir lui échappa, un autre lui répondit et la peur panique l'envahit soudain. Quelqu'un était là, il allait de nouveau se perdre dans ses instincts de bêtes sauvages, il allait encore ôter la vie, il allait encore s'autodétruire un peu plus.
Il ouvrit les yeux et bondit dans le coin le plus à droite du boxe dans lequel il se trouvait, la sueur froide coulait le long de son échine et il resta sans voix quand il reconnut les traits de son cousin Lafe.
Les tremblements commencèrent à le submerger. Il hochait la tête de droite à gauche, de plus en plus vite sans qu'aucun son ne puisse sortir de sa gorge. Pas lui, pas encore.
Lafayette le fixait de ses yeux bicolores, accroupit, il tendait les mains vers lui comme on tente d'apaiser un animal blessé.
— Isaac, mec, c'est moi, ça va aller maintenant !
Sa voix était douce, rassurante, mais il refusait qu'il s'approche. Sa vue se brouillait, ses yeux piquait à cause de la poussière et des émotions qui lui tordaient les entrailles. Les flashs de ses accès de fureur le prenaient de nouveau d'assaut et il se pris la tête entre les mains. Injectés de sang, ses yeux lancèrent des éclairs à la figure familière qui se tenait devant lui et qui venait de faire un pas de plus. Enfin, la voix dans sa gorge se débloqua :
— NON !
Lafayette n'avança plus, toujours accroupit à sa hauteur et leva les mains en l'air en guise d'acceptation. Isaac sentait sa tête tourner, sa gorgée se nouer et il salivait plus que d'ordinaire malgré une bouche pâteuse. Il peinait à déglutir et continuait de secouer la tête comme pour chasser la migraine de son crâne et la tempête dans son cœur.
Une seconde personne arriva, le jeune lycanthrope reconnut l'odeur des phéromones que les lycans dégageaient. Son odorat ne le trompait plus désormais et il reconnut aussi les marqueurs odorants des Lovelaces.
La panique céda sa place à la haine et son incapacité à garder son calme ruinait toute analyse potentielle chez lui. Persuadé que son cousin avait été contraint de revenir ici par John pour poursuivre son œuvre macabre, Isaac se précipita sur l'infirmier et percuta de son poing la mâchoire de l'assistant qui s'écrasa au sol en se tenant la joue. L'ainé des enfants Wentworth allait bondir à nouveau quand Lafayette glissa ses bras sous les aisselles de son cousin et verrouilla sa prise, les mains jointes derrière la nuque du lycanthrope (*voir bas de chap). Ainsi maîtrisé et coincé dans cette clé martiale, Isaac se débattit en vain en continuant d'hurler des insultes et des propos complètements incohérents à Jacob.
Ce dernier frotta sa joue et cracha le sang qui se mêlait à sa salive : il s'était mordu l'intérieur de la joue sous l'impact. Il semblait plus désabusé qu'intimidé et malgré toute la rage qui passait au travers des yeux d'Isaac, il était clair qu'il n'avait aucune envie d'être ici. Lafayette le suppliait de se calmer et de les écouter mais rien n'y faisait, rien ne parvenait à apaiser l'ouragan de peur et de colère qui habitait son être tout entier. Il en voulait à la Terre entière, lui inclus.
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L'Héritage du Chasseur : Le Loup parmi nous.
ParanormalneLa lycanthropie à but thérapeutique : le grand projet de John Lovelace... Qui n'aboutit pas. Transformer des humains, même cliniquement condamnés... c'est illégal. Malgré ses arguments, le gouvernement britannique ne plie pas. Les Blairs, clan de va...