Chapitre 25

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Après deux heures à me tourner et me retourner dans le lit, je finit par m'endormir. Un instant de calme dans ma tête, il faut que j'en profite.

Je me réveille en sursaut et dans le même état que la dernière fois. Il faut que je réveille Yeosang, j'ai besoin de lui.
Je lui tape doucement sur l'épaule en essayant tant bien que mal de calmer ma respiration et de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller Yunho.
Sa seule réaction est de bouger un peu et de marmonner quelques mots.

Yeosang : Laisse moi deux minutes...La nuit était trop courte.
Yongmi : Yeo, réveille toi s'il te plaît...

Il ne répond pas et mes mains commencent à se resserrer sur son bras pendant que j'essaye encore de le réveiller.

Yongmi : Yeosang...
Yeosang : Je n'aime pas que tu m'appelles comme ça...

Il m'entend mais il ne se réveille pas. Il n'est qu'à moitié conscient.
Je me mets à pleurer un peu plus et quelques larmes tombent sur son bras. Et cette fois, il se relève et se tourne vers moi, l'air inquiet.

Yeosang : Tu pleure ? Qu'est-ce qui se passe ?
Yongmi : Aide moi...

Il comprend vite et me traîne avec lui jusque dans le couloir, où il pourra me parler sans risquer de réveiller les autres.
Il me fait m'asseoir contre le mur et il se met en face de moi. Il prend mes mains dans les siennes et les caresse doucement.

Yeosang : Hey, tu te souviens de ce qu'on a fait l'autre jour ? Écoute ma respiration, essaye de suivre mon rythme. Inspire, expire. Tout va bien, tu es avec moi, on est à la maison, tu ne risques rien. Personne d'autre ne s'approchera de toi, je te le promets, tu es en sécurité. De toute façon, le danger est loin, il est enfermé au commissariat qui est à plusieurs kilomètres d'ici.

Le son de sa voix fini par m'apaiser et mon coeur bat à nouveau à un rythme normal.

Yeosang : Tu t'en remets ?

Je hoche la tête et il pose une main sur ma joue où il essuie mes larmes.

Yeosang : C'est fini princesse. Il est parti et cette fois, je m'assurerai qu'il ne revient pas. Il n'a pas eu le temps de s'en prendre à toi et il n'aura plus jamais l'occasion. Tu veux retourner dans la chambre ?
Yongmi : Je ne sais pas si je réussirait à me rendormir.
Yeosang : Vient avec moi.

Je le suit jusqu'au salon où il s'assoit sur le canapé et me fait signe de le rejoindre. Je m'installe et laisse tomber mon dos contre son torse. De son côté, il attrape quelque chose qui traînait et passe ses bras autour de moi, me laissant voir le livre qu'il vient de ramasser.

Yeosang : Tu penseras à autre chose. Bon, je ne sais pas du tout de quoi ça parle, c'est à Seonghwa donc si c'est nul, ce ne sera pas de ma faute.

Il commence sa lecture mais je suis incapable de me concentrer sur ses mots. Au bout d'une dizaine de page, je l'interrompt.

Yongmi : Est-ce qu'on pourra aller au commissariat demain ?
Yeosang : Pourquoi ?
Yongmi : Peut-être que ça me rassurerait de le voir enfermé. Ou pas, peut-être que ça empirerait les choses. Honnêtement, je ne sais même pas pourquoi je veux y aller mais mon cerveau ne veux pas lâcher l'affaire.
Yeosang : Alors on ira le voir. J'aurais deux mots à lui dire de toute façon.
Yongmi : Ne t'attire pas de problème.
Yeosang : Tout ira bien, tout ce qui doit t'importer c'est de réussir à lâcher prise. Et tout ce que je compte faire, c'est lui remettre les idées en place.
Yongmi : Tant qu'il n'essaye pas de te violer.

Sa main attrape la mienne et il dépose un baiser sur le haut de ma tête.

Yeosang : Tu t'en remettras, je te le promets. Je ferai tout pour.
Yongmi : S'il arrive à s'échapper, tu penses qu'il reviendra ?
Yeosang : Je te l'ai dit, il est loin et il est enfermé. Il ne s'échappera pas.

Après une autre heure passée sur le canapé, Yeo essayant de me changer les idées, nous remontons enfin dans la chambre pour finir la nuit. Le lendemain arrive donc rapidement et en début d'après-midi, nous partons au commissariat.

Nous arrivons, expliquons pourquoi nous sommes là et un policier nous amène jusqu'à une petite pièce dans laquelle il y a une grande table avec deux chaises d'un côté, une seule de l'autre. Il y a une caméra dans chaque coin de la pièce et un policier reste toujours à côté de la porte. Celui qui nous a escorté nous fait asseoir sur les deux chaises et nous fait remplir des papiers nous demandant nos identités et coordonnées. Il récupère les documents, sort de la pièce quelques minutes puis revient avec mon agresseur, menotté. Il le fait asseoir sur la chaise en face de nous puis s'en va et referme la porte derrière lui.

Père : Je vous manquais déjà ?
Yeosang : Si on est là, c'est pour que je remette les choses au clair avec toi.
Père : Tu vas me menacer ? Mon grand, je n'ai pas peur de toi. J'ai bien vu à quel point tu étais utile hier quand tu es venu défendre ta copine qui se faisait violer par ton père. Oh, attend. Tu n'es pas venu.

Je jette un œil vers Yeo et comme je m'y attendais, il respire un grand coup et serre les dents.

Yeosang : Mes amis étaient là pour moi. Yongmi va bien et c'est tout ce qui m'importe, que ce soit moi qui soit venu ou quelqu'un d'autre. Ce que je veux te faire comprendre, c'est que ce n'est certainement pas avec ce genre de méthodes que je vais t'accepter dans notre famille. Tu as peut-être l'avantage sentimental et psychologique sur maman, mais pas sur moi. Je ne vais plus te lâcher, je vais te poursuivre jusqu'à ce que tu partes en prison et pour bien plus longtemps que la dernière fois. Nous avions tout un plan, je comptais te laisser penser que tu avais gagné pour au final échanger les rôles. Mais tu ne m'as même pas laisser le temps de faire ça.
Père : Yongmi, soit un amour et calme ton chien de garde.

Un frisson remonte mon dos quand je l'entends prononcer mon nom.

Yeosang : Ne lui adresse pas la parole.
Père : Je ne peux même pas parler à ma belle-fille ?
Yeosang : Je dois te rappeler ce que tu lui as fait hier ?!
Père : On faisait juste connaissance.

"Juste connaissance" ? Donc ce qui était un traumatisme pour moi, était quelque chose de normal pour lui. Comment peut-il avoir autant de sang froid après s'être fait arrêter par la police et en étant face à son fils qui le menace de l'envoyer en prison ??
Cet homme...Je me demande vraiment s'il est bien humain. À mon avis, c'est juste un monstre.
Et il a posé ses mains sur moi, son regard aussi. Il m'a parlé. Il est face à moi.

La situation devient soudainement trop lourde à suivre et je commence à me sentir mal.

Yongmi : Yeo, il faut que je sorte. J'ai besoin d'air.

Je n'entends pas sa réponse, me lève de ma chaise et sort de la pièce, puis du commissariat. Je me met à côté de la porte et m'appuie contre le mur derrière moi. La tension s'étant accumulée dans mon corps devient trop grosse et je me met à pleurer. Comment j'ai pu croire que ce serait une bonne idée de venir ici ?

Summer Love (en relecture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant