Summer Love (en relecture)

Chapitre 17

PDV Yongmi

Ça fait maintenant une semaine que le père de Yeosang est venu chez eux. Depuis, nous n'avons plus eu de nouvelles et c'est tant mieux.
Mais depuis sa visite, j'ai l'impression que Yeosang agit différemment avec moi. Il n'est pas aussi tactile qu'avant, il parle moins et j'ai l'impression qu'il se méfie de moi. Je suis peut-être juste parano mais je crois qu'il s'est passé autre chose qui l'a poussé à s'éloigner un peu de moi. Après tout, les choses se sont très vite passées entre nous. Il a peut-être eu une prise de conscience et a décidé de ralentir un peu.
Je n'ai pas osé en parler aux autres, j'ai peur de me faire des idées et donc de passer pour une idiote.

Bref, comme à peu près tous les jours je suis chez eux. Il est minuit passé et nous sommes vers le milieu d'un film. Évidemment, il fallait que la majorité choisisse un film d'horreur à mon plus grand malheur. Et visiblement celui de Mingi qui est encore plus terrifié que moi.
Il y a un moment calme dans l'histoire, ça veut juste dire que quelque chose va arriver d'un coup. L'atmosphère est de plus en plus tendue.
Le stress commence à monter et je pose ma main sur celle de Yeosang pour me rassurer.
Mais il ne réagit pas. Enfin, il regarde ma main mais il ne bouge pas. Comme s'il se retenait de faire quelque chose.
Je lui chuchote.

Yongmi : Tout va bien ?
Yeosang : Euh, oui. Je suis juste...Tendu. À cause du film.

Il y a autre chose. Mais ce n'est pas le moment de chercher à comprendre, je vais abandonner pour l'instant et lui en reparlerai plus tard.
Soudain, il se passe quelque chose dans le film et tout le monde sursaute.
Je me rapproche de lui sans vraiment faire attention à mes mouvements. Mais cette fois il passe ses bras autour de moi.
Je n'y comprends plus rien, parfois il agit bizarrement et la seconde d'après, c'est comme si tout était normal.

Le film se termine, nous remontons dans la chambre. Yeosang commence à se mettre en pyjama, Yunho n'est pas encore remonté. C'est le moment.

Yongmi : Yeosang, je peux te poser une question ?
Yeosang : Tu ne m'appelles jamais Yeosang. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Yongmi : Je me fais sûrement des idées, j'en suis consciente. Mais j'ai l'impression que depuis que ton père est venu, tu n'es plus comme avant avec moi.
Yeosang : Comment ça ?
Yongmi : Tout à l'heure quand je t'ai tenu la main, on aurait dit que tu te retenais de répondre à mon geste. Et pourtant, quand je me suis collée à toi tu m'as rassurée avec tes bras.

Il arrête de bouger et se tourne vers moi en regardant vers le sol.

Yeosang : Alors ça se voit tant que ça...
Yongmi : De quoi tu parles ? Sérieusement, je veux comprendre ce qui ne va pas. J'ai fait quelque chose de mal ?
Yeosang : Non, bien sûr que non.

Il s'approche de moi et pose ses mains sur mes hanches.

Yeosang : Tu es parfaite, je ne pourrais pas rêver mieux. Mais ma mère m'a mis de sales idées en tête. Et parfois, il m'arrive d'y repenser et c'est pour ça que j'ai l'air bizarre.
Yongmi : Quelles idées ?
Yeosang : Avant que je te le dise, je veux que tu saches que je ne pense pas comme elle. Je t'aime, et je sais que c'est réciproque et que tu tiens à moi.
Yongmi : Tu me fais peur.
Yeosang : On parlait de mon père, évidemment. Et on en est venus à parler du mal qu'il lui a fait tout le temps où ils étaient ensemble. Mais elle m'a dit qu'elle avait encore des sentiments pour lui et que je ne pouvais pas comprendre ce que c'était. Et elle a fini par évoquer la possibilité que tu me fasses du mal.
Yongmi : Jamais je ne te ferai du mal !! Déjà, quel intérêt j'aurais à blesser la personne que j'aime ?! En plus, je ne supporte même pas de te voir pleurer devant une vidéo de chien, comment veux-tu que je supporte de te voir souffrir par ma faute ?!
Yeosang : Je le sais. Mais quand ça me revient en tête, ça me bloque.
Yongmi : Je ne veux pas que tu penses ça de moi, c'est juste le meilleur moyen de rendre notre relation toxique. Je peux te le jurer sur ce que tu veux, je ne ferai jamais quoi que ce soit pour te blesser !!

J'ai les larmes aux yeux. Je suis partagée entre de la colère et de la tristesse et ça commence à me monter à la tête.
Mes mains se sont déplacées sur ses avant-bras et mes doigts se sont maintenant resserrés dessus.

Yongmi : Le jour où je te ferai souffrir sera sûrement le dernier jour de ma vie parce que tu sais très bien que je ne peux plus me passer de toi !! Je ne te ferai jamais de mal parce que tu partirais et je ne peux pas me permettre de te perdre !!

J'essaye tant bien que mal de le regarder dans les yeux. Et tout ce que je vois, c'est un petit sourire se dessiner sur ses lèvres et son regard se détendre.
Il remonte sa main à l'arrière de ma tête et il m'approche de lui jusqu'à ce que mon visage soit dans le creux de son cou.

Yeosang : Ne pleure pas. Maintenant j'ai l'impression que c'est moi qui te fait souffrir. Je ne sais pas comment j'ai pu oublier que c'était de toi qu'on parlait. Je n'ai aucun souci à me faire.

Je passe mes mains dans son dos et les resserre sur son t-shirt.

Yongmi : N'ai pas peur de moi...
Yeosang : Qui a dit que j'avais peur de toi ? Je suis censé te protéger, je ne servirais à rien si tu me faisait peur.
Yongmi : Mais tu disais que...
Yeosang : Ma tête disait que. Elle parle souvent beaucoup trop, ce n'est pas pour autant que je l'écoute.

La porte de la chambre s'ouvre alors sur Yunho qui s'arrête net en nous voyant.

Yunho : Ok, mauvais moment. Je repasse dans cinq minutes, je vous laisse gérer.
Yeosang : Tu peux rester, il n'y a plus rien à gérer. J'ai juste une bêtise à réparer.
Yunho : Une bêtise ?
Yeosang : J'ai fait pleurer ma copine.

Il m'embrasse doucement le front et je relève la tête pour le regarder dans les yeux. Il me sourit de manière rassurante et essuie mes larmes avec son pouce.

Yeosang : J'aurais dû t'en parler directement. Ça nous aurait évité tout ça.
Yongmi : Le problème est réglé ?
Yeosang : Oui, je te promets que je n'y penserai plus. Ou du moins que j'arrêterai de te fuir quand j'y penserai.

Je lui sourit.

Yunho : Il va falloir que tu me donnes ta technique pour rassurer les gens. Parce que la prochaine fois qu'on regarde un film d'horreur, je ne veux pas avoir besoin de passer mon temps à rassurer Mingi.