Chapitre 10

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PDV Yongmi

Message de Yeosang

Yeosang : Tu fais quelque chose aujourd'hui ?
Yongmi : Je vais me promener avec mes parents.
Yeosang : Tu seras rentrée vers quelle heure ?
Yongmi : Pas avant ce soir.
Yeosang : Donc je ne vais pas te voir de la journée ?
Yongmi : Yeo, on s'est vus ce matin.
Yeosang : Je sais mais tu me manque.
Yongmi : Tu n'as qu'à venir ce soir, tu sais passer par la fenêtre maintenant.

Il est 23h et comme l'autre fois, j'entends frapper au carreau de ma fenêtre.
Je l'ouvre et Yeosang entre.
Son premier réflexe est de me plaquer contre le matelas et de me serrer contre lui.

Yeosang : Si tu savais comme la journée a été longue sans toi.
Yongmi : Si tu es aussi accro à moi, ça va être compliqué de se cacher de mes parents très longtemps.
Yeosang : Ça m'est égal, s'ils ne veulent pas que je vienne te voir, alors c'est toi qui viendra.

Je rigole et nous nous asseyons tous les deux en tailleur sur mon lit, face à face.

Yongmi : Raconte moi, qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ?
Yeosang : Pas grand chose. Comme le soleil est revenu, on a essayé d'aller à la plage mais il y avait des branches partout. Et je ne te parle pas de l'état de l'eau, elle était pleine d'algues. Et toi, où est-ce que vous êtes allés ?
Yongmi : On est allés dans la montagne. Mais je me suis sentie mal pendant la montée donc on est partis plus tôt que prévu.
Yeosang : Tu t'es sentie mal ?
Yongmi : J'ai fait de l'hypoglycémie, ça m'arrive souvent quand j'ai mes règles.
Yeosang : Tu as fait un malaise ? Tu as pu manger pour reprendre des forces ? Tu veux que j'aille te chercher quelque chose de sucré au cas où, je ne veux pas que ça t'arrive encore une fois.
Yongmi : Hey, respire. C'est passé, j'ai toujours de la nourriture dans mon sac au cas où ça m'arriverait. J'étais juste fatiguée et on a préféré rentrer pour ne pas que ça me reprenne.
Yeosang : La prochaine fois, préviens moi !
Yongmi : Tu n'étais pas là, tu n'aurais rien pu faire. Et je te l'ai dit, ça m'arrive souvent donc mes parents savent gérer ça.
Yeosang : Tu es sûre que ça va mieux ?
Yongmi : Yeo.
Yeosang : Tu ne peux pas m'en vouloir, c'est mon boulot de m'inquiéter pour toi.
Yongmi : Je n'ai jamais dit que je t'en voulais. Au fait, tu vas mieux aussi ? Par rapport à hier soir.
Yeosang : Oh, oui ça va. J'ai parlé avec Seonghwa, ça m'a fait du bien.
Yongmi : Je suis contente d'entendre ça.

Le temps passe et nous finissons par nous allonger l'un contre l'autre avant de nous endormir.
Mais une bonne heure plus tard, je me réveille en sursaut. Mes mains sont resserrées sur les draps, mon regard fixe le vide, mes pensées et ma respiration vont à mille à l'heure. Tout ça pour un mauvais rêve ?

En me sentant bouger, Yeo se réveille et en voyant ma panique, il s'assoit à mes côtés.

Yeosang : Ça va ? Yongmi parle moi, qu'est-ce qui t'arrive ?
Yongmi : Je ne sais pas, je n'arrive plus à respirer...J'ai fait un mauvais rêve...

Il pose alors une de ses mains sur ma tête et me tire vers lui jusqu'à ce que mon visage repose contre son torse. Son autre main attrape l'une des miennes et la serre doucement.

Yeosang : Je sais ce que c'est. Je peux t'aider alors il faut que tu fasses de ton mieux pour m'écouter. Suis ma respiration, cale toi dessus et calme ton souffle. Ce n'était qu'un rêve, rien n'est réel. C'est fini, tout ce qui te faisait peur a disparu et ne réapparaîtra plus jamais. Ne laisse pas ton imagination prendre le dessus sur ta santé, reviens à l'instant présent.

J'écoute sa voix et les battements de son cœur et j'arrive à me calmer un peu. Je retrouve mes esprits peu à peu et une fois la crise passée, je me met à pleurer et me réfugie dans ses bras.
Il pose sa main dans les cheveux et pose son menton sur le haut de ma tête.

Yeosang : Tout va bien. Je suis là, je te protège.
Yongmi : C'était quoi ?...
Yeosang : Une crise d'angoisse. Ce n'est pas dangereux, c'est psychologique. C'est juste un mauvais moment à passer.
Yongmi : Ça fait peur.
Yeosang : Je sais, c'est même terrifiant. Tu penses pouvoir me dire ce qui s'est passé dans ton rêve ?
Yongmi : Je ne m'en souviens même plus.
Yeosang : C'est mieux comme ça, crois moi.
Yongmi : Comment tu connais aussi bien tout ça ?
Yeosang : Tu te rappelle d'hier soir ? Et bien c'est ce qui m'est arrivé. Et ce n'était pas la première fois.
Yongmi : Pourquoi tu ne m'as pas réveillée directement ?
Yeosang : Tu n'aurais rien pu faire, personne ne peut. Mais si ça peut te rassurer, les moments où tu étais avec moi m'ont fait beaucoup de bien.
Yongmi : Je suis désolée.
Yeosang : Ne le soit pas. Tu penses pouvoir te rendormir ?
Yongmi : Aucune idée. Tu as besoin de dormir ?
Yeosang : Est-ce que tu as besoin que je reste éveillé ?
Yongmi : Je ne peux pas te demander ça.
Yeosang : Tu pourrais me demander de sauter d'un pont, je le ferai sans hésiter une seconde.
Yongmi : Alors parle moi.
Yeosang : Qu'est-ce que tu veux savoir ?
Yongmi : Qu'est-ce qui cause tes crises d'angoisse ?
Yeosang : Il fallait bien que la question sorte à un moment.
Yongmi : Tu ne veux pas en parler ?
Yeosang : Je n'aime pas ça mais je n'ai plus de raison de te le cacher. Ça remonte à quand j'étais enfant. Aujourd'hui, mes parents sont divorcés et je vis avec ma mère. Mais ce n'était pas le cas il y a six ans, quand j'en avais 12. Toute mon enfance, mon père était horrible avec ma mère et moi. Il la battait et l'insultait dès que quelque chose n'allait pas et ça dérapait très rapidement au point que ma mère a finit plusieurs fois à l'hôpital. Un soir, les choses sont allées beaucoup trop loin, mon père menaçait ma mère avec un couteau de cuisine. Avant, je n'avais jamais eu le courage de m'interposer parce que mon père est terrifiant. Mais cette fois-ci, je me suis dit que je n'allais pas me laisser faire, donc je me suis mis devant ma mère pour la protéger. Ça n'a pas plus à mon père et j'ai pris le coup de couteau tant attendu. J'aurais aimé que ça s'arrête là mais il s'est énervé d'avoir blesser son fils et évidemment, ça ne pouvait pas être de sa faute mais que de la mienne pour m'être mis sur son chemin. Pour m'en "punir", il a renfoncé le couteau à deux autres endroits jusqu'à ce que ma mère le convainque enfin de m'amener à l'hôpital. Depuis, cette scène me hante en permanence. Je la revois en rêve et à chaque fois que je me réveille, je n'arrive pas à réaliser que c'est fini et que mon père n'est plus là. Donc je fais des crises d'angoisse.

Je n'ose pas répondre. Mais en relevant le regard vers son visage, je vois qu'il a les larmes aux yeux.

Yongmi : Pardon, je n'aurais pas dû te demander.
Yeosang : Non, tu as le droit de savoir. De toute façon, ce n'est pas en le cachant au monde que je vais me débarrasser de ce traumatisme.
Yongmi : Heureusement que tu as pu aller à l'hôpital, sinon je ne t'aurais jamais connu.
Yeosang : Et inversement. Une chose est sûre, j'en voudrais toujours à mon père. À chaque fois que je me douche, que je me change ou que je m'habille, bref à chaque fois que je suis torse nu je revois les cicatrices et je me rappelle de tout ça.

Je passe mes mains dans son dos que je caresse pour le rassurer. Ses mains descendent alors sur mes joues et il me regarde dans les yeux en me souriant.

Yeosang : Mais je serai toujours reconnaissant d'avoir pu te rencontrer.

Summer Love (en relecture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant