Chapitre 16 : Orage, oh, désespoir !

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Mes liens étaient bien trop serrés pour que je puisse me libérer. Après plusieurs tentatives a tirer dessus jusqu'à m'en écorcher les poignets, je constatais désolé qu'il n'y avait pas le moindre relâchement. Je m'apprêtais toutefois à retenter ma chance lorsque j'entendis revenir l'un de mes ravisseurs.

-Tu n'espérais tout de même pas te faire la malle pendant mon absence, mec ?

Il me regardait avec ses yeux emplis d'une malice malsaine.

-Tiens ! Avales ça ! Déclara-t-il en s'approchant une gamelle à la main. Faudrait pas que tu meurs de faim.

Le troll me la tendit jusque sous le nez. Elle était remplie d'une sorte de bouillie composée d'ingrédients méconnaissables. Si l'odeur n'était pas désagréable, l'aspect était écœurant. Il faisait mine d'attendre que je la prenne. Avait-il oublié que mes mains étaient encore attachées, ou se jouait-il encore de moi ?

-On dirait que t'as pas faim, mec ? Ah ! Ah ! Ah !

L'expression sur mon visage lui indiqua que je n'appréciais pas du tout sa plaisanterie.

-Bon ! Je vais te détacher, mais pas de blagues, mec !

Il pouvait bien se payer ma tronche aussi souvent que ça le lui plairait. De toute façon la sienne était hideuse comparée à la mienne.

Quand il eut délié mes mains, Zerin alla se placer devant l'unique et petite fenêtre de la pièce. Il tira légèrement l'épais rideau pour jeter un œil dehors. De là où j'étais, je ne voyais rien de l'extérieur. Seulement un peu mieux les traits du visage de mon geôlier. Mais la faible lumière qui pénétrait semblait indiquer que le jour tendait à sa fin.

-Je pense à quelque chose mec. Dit-il en rabattant le rideau, laissant ainsi s'installer un peu plus l'obscurité dans la pièce. Si tu tiens tant à ce crane sans les pierres précieuses, c'est qu'il doit à lui seul avoir une grande valeur, mec. Peut-être même plus que les pierres.

Ilme dévisagea comme pour lire une réponse qui se serait inscrite surmon visage. A l'affût du moindre sur-cillement de ma part, sesyeux en avaient même cessés de cligner. N'observant rien quipuisse le renseigner, il continua sa réflexion à voix haute sansjamais ôter son regard froid sur moi.

- Je ne connais aucun elfe de sang qui ne soit pas attiré par le luxe, mec. Alors qu'a-t-il de si spécial pour que tu lui attaches une si grande valeur ?

- Il n'a aucune valeur, ce n'est qu'un crane.

- Ne te moque pas de moi, prêtre ! Vous ne vous seriez pas donnés tant de mal toi et ton ami pour me retrouver sinon !

- C'est notre récompense du tournoi d'arène. Ce crane, même sans les gemmes, aura une valeur sentimental.

- Sentimental, mec ? Y'a sûrement autre chose ! Il faut que je sache ! Sans quoi je risque de perdre une petite fortune !

- Vous ne voyez que l'argent, vous, les voleurs. Je n'ai aucune raison de cacher ma motivation à vrai dire. Ce crane nous en avons besoin pour rendre ses pouvoirs magiques à un ami.

- Ah ! Ah ! Se réjouit Zerin, dont le regard venait de changer pour transparaître un sentiment d'intérêt soudain. Il adonc bien une valeur ! Mais une valeur magique ! Ca expliquerait la somme que m'a versé ce vieux sorcier en avance pour s'assurer, à tord, que je le lui rapporte.

- Un sorcier ? Quel sorcier ?

- Cela ne te regarde pas, mec.

Le troll se méprenait sur la valeur du crâne. Toutefois, sa réaction et son allusion à un sorcier me mit le doute. Ce pouvait-il qu'il ait réellement un pouvoir magique ? Où qu'il détienne en lui une quelconque force mystique ? Ce sorcier semblait vraiment tenir à le posséder et il en avait payé le prix, d'après les dires de Zerin. Si vraiment il s'agissait d'un artefact magique, la probabilité qu'il fut celui de Tafo diminuait.

Les Héritages du Passé et du Sang : Péripéties en StrangleronceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant