Les Héritages du Passé et du Sang : Péripéties en Strangleronce

Chapitre 5 : Ca tombe à pique

Descendre aussi vite un escalier en colimaçon était une chose qui ne m'était pas habituelle. C'était donc tout étourdi que je déboulais en bas des escaliers. Pensant ne pas pouvoir m'arrêter dans mon élan je pris appui sur le mur d'une main et sur la rampe de l'escalier de l'autre.

Stoppant net ma course, je sentis quelqu'un me percuter dans le dos, tandis que ce dernier poussait un grognement de mort-vivant mêlé à un bruit d'os qui s'entrechoquent.

- Eh ! Tu pourrais prévenir quand tu t'arrêtes ! Rouspéta Hellix.

Mais je ne prêtais pas attention à ce qu'il disait, bien plus occupé à observer la scène qui se jouait devant moi.

Au premier plan, Chak, à l'entrée de son bureau, écoutait ce qu'un autre tauren habillé d'une armure de plaque était en train de lui raconter. Dans son dos, un gros bouclier circulaire en bois et métal dépassait de derrière sa tête cachée sous un casque au style très hordeux. Seuls ses yeux étaient visibles à travers les fentes du casque. A sa ceinture pendait une épée rudimentaire, mais avec une poignée forgée digne d'une pièce d'orfèvre.

Le tauren, avec une voix lutant pour ne pas céder à un rire frénétique, exposait les raisons de son entrée fracassante en y ajoutant la gestuelle.

- Torgoth... Chaudron... Tête... Sonné ! Furent les seuls mots qu'il réussit à dire de façon audible.

- Hein ! Fit Chak, qui visiblement n'avait pas compris plus que moi malgré qu'il était de la même race. Qu'est ce que tu racontes Yeolo ?

- Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Regardez ! Dit-il en pointant du doigt vers la rue.

La forte lumière entrant par la porte rendant invisible à nos yeux tout ce qui se passait à l'extérieur, Chak, moi-même et Hellix sortîmes sur le perron en laissant Yeolo dans son fou rire qui l'avait couché au sol. Et, il fallait dire qu'il y avait de quoi.

Pour mieux comprendre faisons un petit retour en arrière.

*A l'entrée de la grande Place d'Orgrimmar *

- Ah enfin chez soi ! Dit d'une voix réjouie un tauren qui n'était autre que, vous l'aviez deviné, Yeolo.

- Ouai, c'est pas trop tôt, je commençais à avoir de la corne sous les sabots ! répondit un autre tauren aux accoutrements de chaman.

Le pelage noir et des cornes grises, des yeux verts soulignés par des peintures de guerres blanches consistant en deux traits blancs parallèles et un anneau doré dans le nez suffisaient à le décrire physiquement.

- Ah ! ah ! ah ! Sko ! Pourtant cela ne t'as pas empêché de courir quand nous avons été forcé de fuir face au nombre des Tranchecrins ! Dit Yeolo.

- Ouai, mais si Torgoth n'avait pas hurlé à leur chef qu'on allait leur faire manger les racines des ronces de leur repère on aurait peut-être pu passer sans avoir à se battre.

- Bah ! Je les aurais tous grillé avec mon éclair si toi et Yeolo ne m'aviez pas tiré par les cornes pour m'obliger à vous suivre. Répondit l'intéressé.

Torgoth, tauren lui aussi, et race très représentée parmi les Princes Déchus, avait les poils brun clair. Ses deux cornes, comme un défi aux lois de la nature, avaient semble-t-il poussées normalement au début de leur croissance, puis, brusquement, virées droit vers l'avant. Si il n'avait fait mention « d'éclair » il aurait été difficile de savoir que lui aussi était Chaman. En effet, une robe de mage bleue lui donnait une apparence plus comique que chamanique.

- Et puis, en plus, c'est pas moi qui est provoqué les Hurans, mais Pyro. Accusa ce dernier.

- Et bien vas-y ! Fais-moi un procès ! S'indigna un petit élémentaire de feu pas plus gros qu'une tête de gnome.