Chapitre 2 : 11 Vallée de l'Honneur

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Vingt bonnes minutes plus tard, après avoir traversé la place centrale pour ensuite emprunter l'Avenue de la Herse, en fait une faille profonde de plusieurs dizaines de mètres dont les boutiques des artisans s'agglutinaient sur deux à trois étages le long de chaque paroi, j'arrivais à l'entrée de la Vallée de l'honneur.

Celle-ci était en réalité plutôt semblable à un grand cirque. Ses imposantes falaises abruptes qui le fermaient entièrement ajoutait au spectacle des yeux. Au fond, on pouvait apercevoir le toit de l'arène de la ville. Un lieu sûrement apprécié par l'ensemble des résidents qui imposait aux autres bâtisses son imposante stature.

- Bon, alors, le numéro onze maintenant ? dis-je en m'avançant dans la rue.

Je ne tardais pas à trouver, car la vallée comportait une seule grande rue.

- Ca ne paye pas de mine, mais ça m'a l'aire plutôt cossue. Commentais-je à voix haute en inspectant la maison avec un « 11 »gravé dans la grosse poutre carrée au dessus de la porte en chêne d'Orneval.

Un grand « bong » du gong de la ville sonna une nouvelle heure. Treize heures. Pile à l'heure du rendez-vous.

J'inspectais une dernière fois mon esthétique car il m'était important de faire bonne impression lors de ces situations. L'étroitesse de la Herse faisait que l'on ne pouvait pas éviter les collisions accidentelles avec les gens venus faire leurs achats. D'autant plus que sa traversée était à l'heure de pause pour tous les travailleurs. Autant dire que, pour ma sublime silhouette svelte et bien proportionnée, il était difficile de ne pas être emporté par des groupes d'orcs et de taurens en pleine crise de fringale aiguë.

- Parfait, allons-y ! Me motivais-je, tout en montant les deux marches du perron.

J'attrapais l'anneau en sombrefer fixé sur la porte servant de cogneur. Oui, chez les « Hordeux » même les portes on les cognait avant d'entrer, des fois qu'elles n'aient pas voulues s'ouvrir.

Mais, au moment où je le saisis, une force énorme tira la porte dans l'autre sens. Surpris, je m'agrippais à l'anneau ! Prenant conscience trop tard de la force qui m'était opposée et n'ayant qu'une seule main pour me retenir, je m'affalais misérablement sur le seuil de la porte.

- Cha commenche bienche... dis-je la tête en plein dans le paillasson.

Mais, à peine conscient de ma situation indigne de ma prestance, la même force qui avait ouvert la porte m'attrapait par les épaules et me hissait vers le haut jusqu'à ce que ma verticalité par rapport au plan terrestre soit rétablie.

- Reevenn je présume ? M'interrogea l'imposant tauren responsable de mon entrée en scène peu glorieuse.

Sans me laisser le temps de répondre il ajouta en me tendant la main :

- Salutation ! Je me nomme Chakalax ! Mais ici tout le monde m'appelle Chak.

Tout en serrant sa main, où plutôt en me faisant broyer la mienne, je dévisageais le Tauren. Son visage souriant du coin des lèvres inspirait la confiance dès le premier regard, même si ses yeux brillants trahissaient un fou rire intérieur contenu. Avoir un elfe de sang comme paillasson avait sûrement dut y contribuer.

Comme tous les taurens, sa carrure imposait force et respect. Sa barbe et sa crinière noire contrastaient avec son pelage brun et ses cornes blanches comme neige signe de vertus magiques. Son pendentif en petits os et dents variées ainsi que son kilt en maille fine gravé de symboles taurens, était un ensemble tout à fait appropriée pour le chaman qu'il était. Lâchant ce qui me restait de main, il ajouta :

- Je suis le Chef de la guilde. Au nom de tous les Princes déchus, soyez le bienvenu parmi nous !

- Merci. Répondis-je poliment tout en époussetant ma robe Vera'Satché qui venait de subir un véritable massacre.

Les Héritages du Passé et du Sang : Péripéties en StrangleronceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant