14.

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Chère Alice,

Tu te souviens, l'été ? Les glaces fondues sur tes doigts. Les maillots de bains. La mer. Bleue. Partout.

Le ciel. Les fleurs. La maison. Le sable. Le vent dans tes cheveux. La voiture qui file, vite, si vite.

Les jeux de cartes. Les rires qui se tiennent par la main, ne se lâchent pas. Les rires qui déposent ton corps sur le sol. Le tapis du salon. Tes cheveux étalés dessus. Puis les lits. La sueur. Les nuits moites. L'eau. Une. Deux. Trois gouttes. « Il faudrait changer le robinet, non? »

Oui, il faudrait. Tout est cassé chez nous. Tu les entends nos cœurs, fuir ?

Tu te souviens, l'été ? Les garçons. Les garçons qui courent vite, si vite, derrière toi. T'enlacent, se prélassent, puis se lassent. Les amours de vacances ne durent pas. Mais tu t'en fiches. « C'est juste pour passer le temps, M. »

Pour passer le temps, je te regarde. Tu prends la pose. Te fais belle. Une. Deux. Soixante. Des centaines de photos.

Tu te souviens, l'été ? Les oiseaux. La liberté. Les champs. La nature. Les guitares. La musique comme une couverture sur nos corps cabossés.

Tu te souviens, Alice ? C'était doux, l'été.

Donne-moi de tes nouvelles.
Tu me manques.

M.

Confessions d'une tapetteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant