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Chapitre 16

Jeudi

15h25

PDV : Isaac

La sonnerie retentit enfin. J'en pouvais plus des maths. En plus, là j'ai CAV. Je dois toucher deux mots à un certain blondinet. Parce que bon, moi, je lui ai envoyé mon dessin. Il m'a dit qu'il avait une idée.

Sans plus.

Sans plus !

Il aurait pu m'en dire au moins un petit peu quand même !

J'ai eu beau lui demander des explications, il a rien voulu me dire.

Espèce de sadique, va.

Je rassemble mes affaires et sors de la salle. J'ai le lycée à traverser pour atteindre le bâtiment D, c'est loin. Il faut que je me dépêche, le prof a eu la manie d'encore nous faire écrire un truc alors que le cours était officiellement terminé.

Heureusement qu'il y a la pause..

À 15h33, je pousse la porte du bâtiment. Je me dépêche de rejoindre la salle, ça sonne dans deux minutes.

Comme d'habitude, Mayron est assis par terre, contre le mur, en train d'écrire un truc sur son téléphone.

Comme d'habitude, je m'adosse au poteau.

Il remarque ma présence et se relève. Je le fusille du regard. Pas méchamment, évidemment. Il l'a compris, et ricane.

- Toi, toi là.. pourquoi ?

- Hé hé... parce que. Le suspense, c'est drôle.

- Pas quand tu subis.

- Oui, je sais. C'est exactement pour ça que je t'ai rien montré.

- Haha.. du coup, je peux voir maint-

- Allez-y entrez !

Je maudis la prof intérieurement. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle et Mr. Carney soient à l'heure aujourd'hui ?? J'en ai marre de patienter pour voir l'idée de Mayron moi ! Je vais devoir attendre que tout le monde s'installe, se taise, et que l'appel des deux classes soit fini maintenant !

...

J'ai pas de chance moi dis donc..

Au bout d'un quart d'heure, ça y est, les profs nous lancent. Je me tourne vers mon partenaire blond. Je le fixe. Il prend son temps pour se tourner de mon côté. Il sait ce que j'attends de lui. Alors, il continue de faire durer son suspense.

- Bon. T'as plus d'échappatoire maintenant. Montre. Moi. Ton. Idée.

Il sourit, l'air amusé, puis lève la main. Son prof arrive au bout de deux minutes (ce qui est long, quand on garde sa main levée), et nous demande ce qu'il se passe.

- Hum.. est-ce que c'est possible que je sorte mon téléphone ? Je dois-

- Lui montrer quelque chose, comme la dernière fois, c'est ça ?

- C'est ça.

- Bon, allez-y. Tant que vous travaillez sur le projet, vous avez mon autorisation.

Mayron le remercie d'un signe de tête, puis sort son téléphone. Je le suis du regard. Il n'a vraiment plus aucune échappatoire, maintenant.

Il ouvre l'application désirée, fait défiler les notes diverses, qui ont l'air d'être classées par ordre alphabétique, sinon il n'aurait pas à descendre autant sur le fil. Cette idée se confirme lorsqu'il pose le téléphone devant moi : je lis le titre de la note "Texte dessin escalier CAV". Très original.