Vendredi
12h35
PDV : Nahel
Franchement, quelle journée pourrie... deux heures de course dehors au beau milieu du mois de janvier ?! Le prof abuse...
Les cours de français et d'espagnol ont semblé si longs, aussi...
Je suis épuisé. Je sors du lycée. Étant externe, je rentre chez moi. Un seul point positif : ma mère rentre plus tard cet après-midi, elle ne sera donc pas là ce midi, pour une fois. Quant à mon père, il ne rentrera que tard ce soir. Ça m'arrange, je n'aurai pas à supporter une énième fois leur discours énervant sur mon avenir. Je n'aurai pas à supporter les "Bon sang, mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?" ou les "Si tu ne te démarque pas, si tu ne choisis pas une voie acceptable, qu'est-ce que tu vas devenir ?"...C'est toujours pareil avec eux.
Je ne sais jamais quoi faire pour les satisfaire. Ils demandent toujours plus.J'arrive devant le portail de chez moi. Je l'ouvre, je passe la cour, puis la porte d'entrée. Comme d'habitude, je me dirige vers la cuisine, puis j'ouvre le frigo pour y trouver le tuperware à réchauffer contenant mon repas. Je retire le couvercle, puis le place dans le micro-ondes, que je lance pour une minute trente.
Je n'ai pas très envie d'aller en cours cet après-midi. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment. Et, en général... ce sentiment en particulier ne me fait jamais défaut. Il s'est toujours passé quelque chose qui le confirmait. Je ne vois donc pas pourquoi ça changerait aujourd'hui.
Il est bientôt 13h. Je ne reprends les cours qu'à 14h30, mais je n'ai pas vraiment envie de croiser ma mère, alors je décide de sortir. Qu'est-ce qu'elle en saura ?
Une fois dehors, je marche jusqu'au parc. J'aime bien cet endroit. J'ai un peu plus d'une heure devant moi, autant en profiter. Je sors mes écouteurs et je lance ma playlist. Puis, je me mets à marcher sur le sentier promeneur, qui fait tout le tour de la petite forêt qui entoure le parc. J'ai largement le temps de le faire en entier, ça prend une vingtaine de minutes à tout casser.
La musique a toujours été une source d'énergie ou d'apaisement chez moi, selon la situation. C'est comme un bouclier, une bulle qui n'éclate qu'au moment où le morceau s'arrête.
Et cette bulle, bien trop souvent, des gens s'amusent à la briser.
13h50
Je sors du parc et je reprends lentement le chemin du lycée. Ce n'est pas loin du parc. Quand j'arrive devant, il est un petit peu plus de 14h. Je passe le badge qui me permet d'ouvrir le portail, un badge avec mon nom et ma classe dessus, semblable à celui de tous les autres.
Je me dirige vers ma salle de cours. Ça ne sert à rien d'aller jusqu'au foyer avec mes vingt minutes d'avance sur mon cours. Le temps d'y arriver, il n'en restera déjà plus que quinze.
J'arrive devant la salle de maths. Je m'assois par terre, et j'attends.
Le prof finit par arriver, une petite vingtaine de minutes plus tard. Il est un peu en retard, cet après-midi. Je me lève, le prof me regarde. Puis, il me dit :
- Ah, Nahel. Je voudrai te voir à la fin de l'heure.
Je le savais. Je le savais qu'il allait y avoir un truc. Mon prof de maths, alias mon prof principal, veut me voir à la fin de l'heure. Je le sens pas.
15h30
- Nahel. Tu viens, s'il te plaît ?
Le prof m'appelle à la fin de l'heure. Comme si j'allais oublier ce qui m'embête sans doute le plus dans cette journée. Je termine de rassembler mes affaires et je rejoins le prof, près de son bureau, au-devant de la salle.

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Genç KurguLa classe de seconde C organise un projet avec les première B. Les deux classes de la filière cinéma audiovisuel du lycée se connaissent bien et les binômes sont vite créés, laissant Mayron, un élève plutôt discret, sans partenaire de travail. La s...