En troisième année de journalisme, la vie de Nesmée est parfaitement rangée. Elle sait ce qu'elle veut, quand elle le veut et pourquoi. Rien ne peut la faire dévier de son objectif. Belle, douce et l'une des filles les plus populaires de l'universit...
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Mon réveil a été compliqué et déroutant. J'ai passé la matinée dans le brouillard le plus complet. Entre test, examen, question qu'on me posait toutes les heures et médecins qui défilaient dans ma chambre, j'ai eu du mal à me réorienter. Maintenant que s'est fait, je réalise tout ce qu'il s'est passé.
Lui et ses coups. Lui la regardant elle. Lui la salissant. Lui détruisant la chanson que j'aime le plus au monde et que j'ai découverte grâce à ce professeur qui m'a aidé. Qui est décédé aujourd'hui. Lui m'humiliant encore. Et lui, essuyant sa main sur ma joue. Haïana réussissant à s'enfuir. Ce qui me dérange le plus, c'est qu'elle aussi a vu une partie de l'horreur. En plus, je ne sais pas où elle se trouve en ce moment et la panique me gagne.
Soudain, je me redresse car je comprends que quelqu'un m'a forcément lavé et que cette personne sait. Mais le pire, c'est quand je revois Nesmée débarquer, s'opposer à mon père et manquer de se faire poignarder. Si je n'étais pas intervenu, elle serait à ma place ou pire encore. Si elle n'était pas venu, je serais mort à l'heure qu'il est. Je lui dois tout, mais je ne suis pas sûr de pouvoir encore la regarder droit dans les yeux. Je lui ai fait trop de mal et j'ai été trop souillé. Mes pensées sont trop éparpillées pour réussir à me concentrer sur une seule.
Quand la porte s'ouvre, mon cœur bat à tout rompre. J'ai peur que ce soit elle, peur de ne pas réussir à l'affronter. En même temps, je suis excité à l'idée que ça puisse être Nesmée. Revoir son visage serait le meilleur médicament, surtout si elle vient accompagnée de ma princesse. Malheureusement pour moi, ce n'est ni l'une ni l'autre. Dans l'incompréhension la plus totale, je me demande pourquoi la mère de Tabatia se trouve face à moi.
Le sourire qu'elle arbore me fait réchauffé l'âme. Ses yeux brillants démontrent qu'elle est heureuse. Sa tenue est beaucoup plus professionnelle que d'habitude. Son chignon serré prêt de sa nuque démontre un professionnalisme à tout épreuve. Seulement, ça ne me dit pas ce qu'elle fou là.
- Aÿron, ravi de te revoir les yeux ouvert.
- Ravi de revoir quelqu'un de connu. Mais pourquoi êtes-vous ici ?
- Ma fille m'a appelé en urgence quand il s'est passé tout ça. Elle m'a demandé de te représenter car elle savait que tu reviendrais à toi et que tu aurais besoin d'un avocat.
Soufflé par sa déclaration, je mets un peu de temps à réaliser ce qu'elle vient de dire. Je tente de déceler le mensonge dans ses yeux mais je n'y lis qu'une honnêteté déconcertante.
- Je n'ai pas de quoi vous payer.
- Tu crois que c'est ce que j'attends de toi ? Si c'est le cas tu te trompes. J'attends de toi que tu sois honnête avec moi et que tu m'aide à faire payer les pourritures qui ton fais du mal. Mais avant toute chose, sache que ta sœur a été placé en foyer.
Mon cœur se serre. Tout ce que j'ai toujours voulu éviter s'est produit alors que je dormais. Je laisse retomber ma tête en arrière et retiens les larmes qui menacent de couler.
