🛼44. Aÿron, à toi de jouer !🛼

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    Vendredi dernier, Haïana a témoignée et je trouve qu'elle s'en est plutôt bien sorti

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    Vendredi dernier, Haïana a témoignée et je trouve qu'elle s'en est plutôt bien sorti. Pour être totalement honnête, je n'étais pas trop inquiète, alors qu'aujourd'hui je le suis. C'est au tour d'Aÿron de témoigner, d'affronter le regard que tous poseront sur lui. Pire, de se retrouver face à son père. Je suis terrorisé par le fait qu'il puisse perdre son calme ou que son géniteur puisse l'atteindre mentalement.

    Depuis que nous avons eu cette discussion à l'hôpital, il semble plus heureux, plus ouvert et je le sens juste bien. J'ai peur que cette séance détruise tout ce que nous avons réussi à construire ces derniers temps.

    Ma robe près du corps noire, mes cheveux bouclés relevé en queue de cheval, mon maquillage simple presque terminé, je me regarde dans le miroir pour savoir si il ne manque rien. Il manque quelque chose, une touche de couleur pour ne pas donner l'impression que je vais à l'abattoir. Pourtant c'est la direction que j'ai l'impression de prendre. La vérité, c'est que je suis morte de trouille à l'idée de découvrir ce que je ne sais pas encore.

    Tentant d'oublier les mauvaises pensées qui m'assaillent, j'attrape mon tube de rouge à lèvre bordeaux et en applique une fine couche. Pour intensifier la couleur, je passe une deuxième fois le produit sur ma lippe. Lorsque je le rebouche, deux bras enlacent ma taille et une bouche se pose sur ma tempe. Mon corps est attiré irrémédiablement par le sien et je me blotti le plus possible dans cette étreinte chaleureuse. Le silence est le mot d'ordre, même si ça ne me convient pas. J'ai besoin qu'il me parle, qu'il me rassure ou alors qu'il me raconte ce que je risque de découvrir. La trouille me noue l'estomac. La seule chose que je me demande, c'est si je serais assez forte pour le soutenir.

    - Tu penses trop mon rayon de soleil.

    Le surnom affectueux qu'il me donne me touche toujours autant. Avant de lui répondre, je ferme les paupières, inspire un bon coup puis relâche l'air bloqué dans mes poumons. Distraitement, je caresse du bout des doigts son poignet et je respire son parfum pour me donner de la force.

    - Je peux être entièrement honnête ?

    - C'est la qualité que je préfère chez toi, alors bien sûr.

    - J'ai peur Aÿron. Je suis terrorisée pour aujourd'hui.

    Son câlin se resserre autour de moi, son menton se pose sur mon épaule et il tente de me faire ouvrir les yeux. Comme je ne collabore pas, il me retourne dans ses bras pour que nous soyons face à face alors que son index relève mon menton.

    - Regarde-moi Nesmée.

    Avec difficulté, j'ouvre mes yeux humides. Malgré moi, je n'arrive pas à lui cacher ma tristesse et mon désespoir. Sa paume caresse ma joue, son regard tendre me rassure et son petit rictus discret me réchauffe le cœur.

    - De quoi est-ce que tu as peur ?

    - Qu'il puisse t'atteindre aujourd'hui, que tu souffres de le revoir, de ce que je vais découvrir pendant cette audience. Car je sais que tu ne m'as pas tout dis. Je sens au fond de moi, que tu m'as caché le pire pour me protéger.

Ce que cache ton cœur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant