📷43. Le témoignage d'Haïana.📷

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    Six jours sont passés depuis ma sortie de l'hôpital

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Six jours sont passés depuis ma sortie de l'hôpital. Autant dire que je me sens comme un roi. Entre ma sœur qui vient me faire un câlin chaque matin au réveil et chaque soir au coucher, Brittany qui me fait à manger aussi souvent qu'elle le peut et Taba qui me ramène ma boisson préférée après chacun de ses services, je suis presque en overdose de bienêtre. C'est sans compter sur la présence, la surveillance et la prévenance de Nesmée qui me couve comme une mère le ferai avec son nouveau-né. Parfois, je me sens un peu à l'étroit dans cet appartement qui est pourtant grand. Je n'ai pas l'habitude d'avoir autant d'attention, mais je m'adapte. Je ne vais certainement pas m'en plaindre non plus.

En ce vendredi, je me prépare avec l'aide de ma petite-amie. Car oui même si nous n'avons pas officialisé une nouvelle fois, ça me semble évident. Aujourd'hui, c'est à ma petite sœur de témoigner. Le juge a été très compréhensif sur le fait que je ne sois pas présent aux témoignages, jusqu'à ce que ça soit mon tour. Seulement, il s'agit d'Haïana. Elle n'a que dix ans et je ne me vois pas la jeter dans la fosse au lion sans être là pour la rattraper en cas de chute. Je suis son grand-frère, je me dois de la protéger.

Nesmée m'a répété encore et encore qu'elle pouvait se charger d'y aller seule. J'ai confiance en elle, sans l'ombre d'un doute. Néanmoins j'ai besoin de faire ça. Quand je lui ai expliqué mes raisons, elle m'a compris et n'a plus cherché à me faire garder le lit. À la place, elle a tout fait pour que je puisse me déplacer facilement, pour que je sois installé confortablement dans le tribunal et pour que j'arrive avant tout le monde. Lénora et elle sont juste parfaites dans cette épreuve. Je ne sais pas laquelle des deux se bat le plus, mais elles sont aux coudes à coudes.

Assis face au lavabo, une main passe dans mes cheveux et un baiser est déposé dans ma nuque. Je frissonne à ce contact et une douce apesanteur se diffuse dans tout mon être. Sa présence me fait planer, son toucher m'aide à me soigner de mes plaies aussi bien celle qui sont à l'extérieur que celle à l'intérieur. Alors qu'elle m'aide à enfiler mon polo, tout en me fixant à travers le miroir, son souffle s'abat derrière mon oreille. Je ferme les yeux pour profiter de chacune des secondes qui s'écoulent. L'obscurité amplifie mes ressentis. Alors qu'elle baisse le tissu sur mon torse, le dos de ses doigts caressent mes flancs et je suis prêt à parier qu'elle prend du plaisir à me torturer ainsi. Puis, ils remontent doucement le long de mes bras avant que ses paumes ne se posent sur mes épaules.

- Aÿron ?

- Humm.

Je suis incapable de sortir autre chose que ça. Les mots m'ont désertés et mes pensées se bousculent trop dans mon esprit pour que j'arrive à être cohérent.

- C'est bon tu es prêt. On va pouvoir partir.

Mes paupières s'ouvrent, nos regards se croisent et tout ce qu'il se passe autour se fige, créant une bulle autour de nous. Je tiens à en profiter avant d'affronter une nouvelle fois la foule. Le monde extérieur, je ne l'ai pas vu depuis le jour où Adriel m'a aidé, ce qui m'a énormément étonné, mais aussi beaucoup touché. Voulant plus de contact entre nous, j'attrape l'une de ses mains avec la mienne, avant de déposer mes lèvres au centre de sa paume. Elle frisonne et me sourit en même temps.

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