En troisième année de journalisme, la vie de Nesmée est parfaitement rangée. Elle sait ce qu'elle veut, quand elle le veut et pourquoi. Rien ne peut la faire dévier de son objectif. Belle, douce et l'une des filles les plus populaires de l'universit...
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Aujourd'hui, je l'emmène sur une piste où nous pouvons faire du patin à roulette. Au départ il n'était pas très chaud, mais à force de battement de cil et de moue triste, j'ai eu raison de lui. J'avoue ne pas être très fière d'avoir utilisé cette technique pour l'amadouer, mais ça a fonctionné alors je suis heureuse. Voir Aÿron sur des patins quasiment identique aux miens me fait rire car il ne tient absolument pas en équilibre dessus.
Ses deux mains sont accrochés aux miennes comme à une planche de survie. La peur de tomber se lit clairement dans ses prunelles. Pourtant, il me fait confiance et me laisse le guidé sur la piste. Doucement mais sûrement, j'arrive à le faire avancer. Soudain, il prend son envol seul et c'est le plus beau spectacle qui s'offre à moi. Son sourire grandit à mesure qu'il arrive à se déplacer sans aide. Ses bras se lèvent vers le ciel et un cri de joie s'échappe de ses lèvres. Je sais exactement ce qu'il ressent en ce moment. C'est ce que je ressens moi-même lorsque je suis dans mon élément. La liberté, le vent qui fouette notre visage, la sensation de vitesse et celle de voler sont des facteurs qui nous donne envie de continuer et d'avancer.
Le froid est encore bien présent en cette mi-février. La fraîcheur ne nous dérange pas. Nous passons le plus de temps possible dehors et quand nous ne sommes pas à l'air libre, nous profitons de ma pièce secrète devenu notre repère. Il n'abandonne pas pour autant sa petite sœur, qui est perpétuellement avec nous. Ou plutôt avec Tabatia. Cette petite adore ma meilleure amie et s'occuper de Umi aussi d'ailleurs. En ce moment, ça me rassure beaucoup que mon chaton ne soit pas seul avec l'autre folle qui me serre d'amie et de colocataire. Parfois, j'ai peur de partir car je m'imagine tout un tas de scénario tous plus probable les uns que les autres. Taba est capable de tout et je crains que ma petite boule de poile ne soit pas en sécurité avec elle. Pourtant, je sais qu'elle ne lui ferai jamais de mal.
Chassant ces pensées de mon esprit, je rejoins Aÿron qui semble être dans une mauvaise passe. À pleine vitesse, il fonce vers le hors-piste et ne semble pas trouver le moyen de freiner. Un sourire fleuri sur mes lèvres et je me dépêche de l'atteindre en accélérant. Juste avant qu'il ne sorte du béton et ne retrouve l'herbe, je prends plus d'élan et fait en sorte de me retrouver face à lui.
- Comment tu as fait ça ?
- J'ai donné une impulsion avec mon pied qui se trouvait à l'arrière et j'ai pivoté sur moi-même.
Sa mine défaite m'amuse et je l'embrasse rapidement pour ne pas le mettre mal à l'aise face à tous ces gens. Sauf que lorsque je me recule, son bras s'enroule autour de ma taille et sa bouche vient à la rencontre de la mienne. Si au départ le baiser se veut innocent, très vite il prend une autre tournure. Nos langues s'en mêlent, nos corps se rapprochent. Ma main s'accroche à sa nuque, alors que la sienne plonge dans mes cheveux. Trop prit par cet instant de délectation, nous oublions tous deux que nous sommes sur des patins. Ce qui devait arriver, arriva. Sans le vouloir, je m'accroche trop à lui, il perd l'équilibre et nous nous retrouvons allongé dans l'herbe, trop fraîche.
