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J'observe mon bras ensanglanté en éprouvant un intense plaisir. Toutes ces plaies ouvertes me font un bien fou. C'est comme si en fissurant ma peau en deux, je laissais s'évaporer tout le mal-être présent dans tous mon corps. J'ai sans cesse cette impression que cet horrible mal-être est présent dans le sang qui est en train de couler en ce moment même. Plus mon sang coule, plus mon mal s'en va. C'est pour ça que je me retrouve encore près du lavabo, le bras tendu au-dessus, attendant que mon sang finisse de couler. Plus il coulera, mieux je me sentirai.

Cela fait désormais quinze minutes que j'attends, ne cessant de regarder mon bras. Le sang a enfin commencé à arrêter de couler. Je me dirige donc vers ma baignoire, allume l'eau et me rince les plaies. Je m'essuie ensuite doucement avec une serviette avant de reproduire les mêmes actions que les autres jours. C'est-à-dire sortir un bandage propre, ainsi que des compresses. Je pose les compresses sur mon bras meurtri, puis m'enroule le bandage avant d'aller rincer le lavabo complètement tâché de sang. Les vingt-huit plaies en plus m'ont sacrément vidé. J'en ai même la tête qui tourne à certains moments.

Je secoue la tête puis remplis mon lavabo d'eau avant de le boucher afin que l'eau ne s'écoule pas. Je dépose mon ancien bandage taché et ajoute un peu de savon dans le but de le laver en le faisant tremper. Une fois chose faite, je récupère le pull de Katsuki, l'enfile, puis je retire mon pantalon, et me glisse sous mes draps, simplement vêtu de mon boxer et du pull. Je ne sais pas trop pourquoi je l'ai remis à vrai dire. J'ai plein de pulls dans mon armoire, mais dans celui-là... Je me sens bien. L'odeur m'apaise. La texture est douce. La taille est parfaite. J'aimerais pouvoir le porter tous les jours. Juste pour me sentir comme je me sens en ce moment. Mais c'est impossible. Je dois à tout prix le lui rendre. Je sais très bien au fond de moi que je ne devrais pas continuer à le porter. Surtout que ça lui appartient à lui. Rien que d'y penser, ça me fou un coup. Comment est-ce que je peux autant apprécier porté quelque chose qui lui appartient ?

Et que voulait dire Shoto par messages ? Comment ça, je suis à cran lorsque Katsuki est dans les parages ? Il sait très bien que je ne l'aime pas. Et puis comment ça ce n'est pas Hitoshi le souci ? Qu'est-ce qu'il en sait au juste ? Pourquoi est-ce qu'il prend sa défense ? Je secoue la tête, agacé. Je sais très bien au fond de moi que Shoto a sûrement raison. Shoto est quelqu'un de très perspicace et intelligent. Je ne connais personne de notre âge aussi mature que lui. Et ça m'agace profondément d'admettre que je suis en tord. Je lève les yeux au ciel, récupère mon portable posé précédemment sur la table de nuit et ouvre la conversation avec Hitoshi. Je sais très bien que je dois m'excuser. Ou du moins faire le premier pas. Même si ça me fait extrêmement chier de devoir l'admettre. J'ai une très grande fierté, et tous mes amis le savent. Cependant, il faut savoir faire des efforts, je suppose.

✉ Izuku
Hitoshi ?

Le temps d'attendre sa réponse, je réfléchis à ce que je dois lui dire. Je n'ai pas l'habitude de m'excuser. Je n'ai pas le temps de trouver qu'il me répond déjà.

✉ Hitoshi
Izuku, j'ai pas trop envie de discuter avec toi.

Oh. Shoto avait raison. Il m'en veut vraiment. Je dois avouer que ce n'était pas très sympa de ma part de ne pas le prévenir pour le bus et encore moins de lui parler sur ce ton sans raison.

✉ Izuku
Ouais, je me doute. J'aurai pas dû te parler comme ça.

✉ Hitoshi
C'est quoi le problème ? J'ai beau retracer la journée dans ma tête, j'arrive pas à comprendre ce que j'ai pu faire de mal.

Je soupire, exaspéré par la tournure de la conversation.

✉ Izuku
Rien, c'est pas toi. J'ai passé une mauvaise nuit et j'étais pas d'humeur.

Dirty ButterflyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant