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J'enfile à nouveau mon pull en vitesse et sors de ma salle de bain, le coeur battant rapidement. Ne me dites pas qu'il a osé venir ? Je ne vois pas qui ça pourrait être d'autre, après tout. Je descends les escaliers d'un pas rapide et reste un moment devant la porte. Alors que je suis en train d'hésiter à ouvrir, la sonnette retentit à nouveau. Je sursaute et déverrouille la porte, levant les yeux au ciel.

Bien sûr, comme je le pensais, il s'agit bien de lui. Il a vraiment osé venir alors que je lui avais clairement dit de ne pas le faire. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi agaçant.

Katsuki, planté devant la porte, me sourit rapidement alors que je lâche un soupir.

– Je t'avais dit de ne pas venir.

Je reste devant la porte, l'empêchant d'entrer.

– Je t'avais dit que je viendrai.
– Qu'est-ce que tu veux ?
– Tu comptes me laisser attendre devant la porte ?
– J'ai des choses à faire.
– Ah ouais ? Tu dois faire quoi de si important ?

Je lève une nouvelle fois les yeux au ciel, agacé.

– Mes devoirs.
– Je peux peut-être t'aider ? J'suis pas mauvais.
– Oui, merci j'suis au courant, mais ça ira, j'ai pas besoin de toi.

Alors que je m'apprête à refermer la porte, Katsuki plaque sa main d'un geste assuré sur celle-ci, la retenant.

– Izuku, laisse-moi entrer.
– Pourquoi je ferais ça ? Sérieux, on n'est même pas potes tous les deux. Fous-moi la paix !
– Oh, s'il te plaît. Arrête de prétendre me détester.
– Je ne prétends pas te détester. Je te déteste.
– Ah oui ? Pourquoi ?

Il fronce les sourcils, attendant ma réponse. Je ne peux pas simplement lui dire que c'est physique. Il se foutrait probablement de moi.

– C'est comme ça, c'est tout. Je répondfinalement, agacé.
– Ouais, c'est bien ce qu'il me semblait.
– Mh ?
– Rien. Laisse tomber. Tu veux vraiment que je m'en aille, alors ?

Je le regarde les sourcils froncés, en penchant légèrement la tête sur le côté. Alors il ne va pas insister plus que ça pour entrer ? Je suis presque déçu. Je secoue la tête, souffle d'agacement et ouvre entièrement la porte en me décalant sur le côté.

– Je t'accorde trente minutes, pas une de plus.
– Pourquoi ? T'as un truc à faire à dix-huit heures ?

Il entre dans la maison d'un pas lent, avant que je ne referme la porte derrière lui.

– Non, j'ai juste la flemme de te supporter plus longtemps.

Je lui passe devant et monte en direction de ma chambre. Lorsque j'entre à l'intérieur, je m'installe sur le lit et lui fait signe de s'asseoir sur ma chaise de bureau. Il ne fait aucun commentaire et s'y assoit en silence.

– Alors... Et maintenant ? Je demande.
– Qu'est-ce que tu dois faire à dix-huit heures ?

À la fin de sa phrase, son regard prend une teinte légèrement plus sombre. Je hausse les épaules et détourne mon regard, n'arrivant pas à soutenir le sien.

– Tu vas aller t'entailler le bras dans ta salle de bain, c'est ça ? Poursuit-il d'un air hautain.

J'écarquille les yeux et relève mon regard vers lui.

– Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Ça te regarde ? 

Il se relève de ma chaise de bureau et s'avance dans ma direction avant de s'installer à mes côtés sur le lit.

– Maintenant que je suis au courant, on peut dire que ça me regarde, oui.
– Ce n'est pas parce que tu es au courant que tu dois te sentir concerné.
– Tu sais, je ne peux pas juste me permettre de faire comme si de rien était.
– Si, et c'est ce que tu vas faire.

Dirty ButterflyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant