Dirty Butterfly

35

— Il y a un tatoueur en ville qui prend les gens sans rendez-vous. Je veux qu'on y aille aujourd'hui. Dis-je d'un ton ferme, les yeux ancrés dans les prunelles de Katsuki.
— Tu rigoles ?! S'exclame Katsuki, surpris.
— Non. Je veux m'endormir avec ces deux papillons sur mes poignets. Dis-je en désignant le carnet de croquis.
— Izuku, tu n'as pas besoin d'être si pressé. Je peux encore dessiner des papillons sur tes avant-bras le temps que tu sois sûr de toi. Et puis, tu as prévenu ta mère ?
— Katsuki, je t'ai déjà répété une dizaine de fois que j'étais sûr de moi. J'en ai discuté avec ma mère, elle a accepté et m'a déjà signé le document. 

Les sourcils de Katsuki se froncent légèrement alors qu'il garde le silence. Je ne sais pas pourquoi il semble si peu convaincu par mes propos. Depuis ce matin, je ne cesse de lui répéter que je suis sûr de moi, pourtant, il ne semble pas vraiment me croire. Après tout, je ne devrais pas être surpris. Katsuki s'inquiète facilement. Surtout quand ça me concerne. 

— Alors ?! Est-ce que tu m'accompagnes ?! Je demande, les sourcils haussés. 

Katsuki lève les yeux au ciel en laissant échapper un soupir avant d'ancrer à nouveau ses prunelles dans les miennes.

— Bien sûr que je t'accompagne. Dit-il d'un ton las.
— Allons-y ! Dis-je en me redressant, prêt à sortir du lit.
— Est-ce que ça peut attendre la fin de l'après-midi ? J'ai quelque chose à te proposer avant.
— Ah oui ?! Je questionne, les sourcils froncés.
— Eijiro a proposé une sortie au parc aquatique couvert de la ville avec les autres. Hitoshi sera là aussi.

À l'entente des paroles de Katsuki, je garde le silence, peu certain de la réponse que je dois donner. À vrai dire, j'ai toujours beaucoup aimé l'eau. Quand j'étais petit, j'adorais passer mon temps dans les piscines, mais depuis que je me fais du mal, je n'ai plus remis un pied dans une piscine, ni même dans la mer. Parce que cela signifierait que je sois en short de bain devant tout le monde. Et il a toujours été hors de question que je sorte les bras entièrement nus. Tous les étés précédents, lorsque mes amis me proposaient une sortie plage ou une après-midi piscine, je me forçais toujours à refuser. Alors c'est également ce que je suis censé faire, là, tout de suite. Pourtant, aucun son ne sort d'entre mes lèvres. 

— Oh. Souffle Katsuki. Tu n'as pas envie.
— Non, ce n'est pas ça ! 

Mon coeur se serre automatiquement lorsque je vois un air triste sur le visage de Katsuki. 

— Quel est le problème, alors ? Demande-t-il, confus.

La question de Katsuki me surprend. La réponse me semble tellement évidente. Alors qu'un petit soupir s'échappe de mes lèvres, je baisse mon regard sur les manches de mon pull, avant d'en remonter une jusqu'au creux de mon coude. 

— Oh.
— Ouais... Je murmure, remettant à nouveau ma manche correctement.
— Elles ne se voient pas tant que ça.
— Katsuki... Ne dit pas n'importe quoi. Dis-je en baissant le regard entre nous deux. On ne voit que ça...
— C'est parce que tu le sais. Tente-t-il de me rassurer.
— Non, Katsuki. Ce n'est pas parce que je le sais et tu le sais très bien. Dis-je en relevant mon regard sur lui. 

Gardant le silence, Katsuki mordille nerveusement sa lèvre inférieure alors qu'il semble chercher quelque chose à répondre. 

— Rejoins-les. Je peux t'attendre sagement ici avec Dynamite.
— Izuku, s'il te plaît... J'aimerais que tu sois à mes côtés. Si tu veux, on ne fera pas les toboggans, comme ça, tu pourras garder tes bras dans l'eau. Personne n'y fera attention.
— Katsuki...
— J'aimerais simplement passer du temps avec toi et mes amis.
— Est-ce que... Est-ce qu'ils sont au courant ? Pour... Nous ? Je demande, anxieux.
— Non. On n'est pas obligé de le leur dire si tu n'es pas encore prêt. Tu le sais ?