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Alors que les quelques rayons de soleil présent de l'autre côté de la baie vitrée réchauffent agréablement mon visage, j'entrouvre les yeux, m'étirant de tout mon long en lâchant un petit soupir de bien-être. Ayant légèrement chaud, j'éloigne le drap recouvrant mon corps vers le fond du lit, essayant d'ouvrir davantage les yeux jusqu'à ce que ma vue s'adapte à la forte luminosité présente dans la pièce. Lorsque mes pupilles sont aptes à observer tout ce qui se trouve à mes côtés, je fronce les sourcils, légèrement anxieux face à l'absence de Katsuki. Incertain, je passe ma main sur la place froide à mes côtés, me demandant où Katsuki se trouve, avant que mes yeux ne se posent sur la petite boule de poil endormi présente à mes pieds. 

Hier soir, après que Katsuki m'ait fait visiter son appartement, nous avons rejoint la cuisine pour prendre le souper ensemble. Ne sachant pas cuisiner, j'ai simplement pris place sur un des tabourets présents au niveau du grand comptoir en marbre, observant attentivement Katsuki préparer deux bols de ramen. Voir Katsuki cuisinait était particulièrement attrayant. Je n'ai pas cessé de le regarder durant toute la réalisation du plat. Ses gestes assurés étaient bien trop hypnotisants pour que mon regard se détourne de lui. Lorsqu'il a eu terminé de remplir nos deux bols, nous avons pris place à la petite table présente au milieu de la cuisine avant de déguster nos plats en silence. 

En goûtant la cuisine de Katsuki, je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander s'il y avait un domaine dans lequel il était mauvais, parce que honnêtement, j'ai dévoré mes ramen bien trop rapidement. Finalement, Katsuki a simplement ris en me répondant d'arrêter de l'idéaliser. Il m'a déjà dit cette phrase récemment, et je me demande pourquoi il continue de me le dire. Je ne l'idéalise pas. Je dis simplement les faits. Katsuki est parfait. Il est bon dans tout ce qu'il entreprend. Pour avoir réussi à me sauver, c'est qu'il a vraiment quelque chose de spécial. 

Finalement, après avoir mangé, Katsuki m'a forcé à aller me coucher face à la vue de mes petits yeux. Étant effectivement psychologiquement épuisé à cause de cette longue semaine où son absence n'a cessé de me ronger, je l'ai simplement suivi jusqu'à la chambre sans rien dire. N'ayant pas de pyjama ni de vêtement de rechange, Katsuki m'a prêté une de ses chemises bleu pâle à manches longues. C'était la seule chose confortable et légère qu'il avait dans son dressing, n'ayant pas encore récupéré ses joggings et ses tee-shirts amples. Je sais très bien que j'aurais pu dormir en sous-vêtements, comme Katsuki, mais je ne suis pas tout à fait à l'aise avec mon corps pour dormir ainsi. 

Lorsque je me suis allongé sur le matelas, Katsuki a pris le temps d'observer l'état de mes genoux ainsi que l'intérieur de mes coudes. Les sept jours venant de passer ont permis aux jolies ecchymoses de s'effacer presque entièrement. La couleur qui était d'un violet intense il y a encore quelques jours de cela, est désormais légèrement jauni. Ce n'est plus aussi beau qu'avant, désormais. Mais au moins, je n'ai plus vraiment mal. 

Après avoir observé l'état de mes coudes ainsi que mes genoux, Katsuki a reporté son regard sur mes avant-bras. Lorsque ses yeux se sont posés sur toutes les lignes rouges recouvrant un des papillons, un sourire à peine visible s'est dessiné sur ses lèvres. Pour dire vrai, il n'est pas resté très longtemps, quelques secondes seulement. Assez pour que je le vois. Je pense qu'il n'a pas pris la peine de sourire sincèrement pour ne pas me blesser. Il a surement pensé que son sourire serait mal venu, mais ce n'est pas du tout comme ça que je l'ai perçu. J'ai simplement perçu un sourire fier. Fier de moi. Fier que je n'ai pas replongé, encore une fois. Et ce sourire presque invisible a suffi à me faire sourire. 

Après avoir observé mes papillons un court instant, Katsuki a baissé mes manches de chemises jusqu'à mes poignets avant de rabattre le drap soigneusement sur mon corps. Je pensais qu'il me dirait quelques mots à propos de tout cela mais il m'a simplement souhaité une bonne nuit en prenant place à mes côtés et en enroulant un bras autour de mon corps. Je me suis donc endormi comme un bébé, un énorme sourire collé aux lèvres et le coeur légèrement agité. 

Dirty ButterflyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant